Le nœud gordien reste cette application dite UberPOP qui met en relation des particuliers et des conducteurs non-professionnels. Certes, la justice fait son travail et les autorités excipent de leur bonne fois en précisant, d'une part, que 350 procédures sont en cours et que, d'autre part, la société de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Uber a déjà été condamnée en correctionnelle à 100.000 euros d'amende. Certes, mais la même société fait aussi normalement usage de son droit d'appel à ces condamnations tandis qu'elle a obtenu la transmission de questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) au Conseil constitutionnel. Autant de démarches qui retardent la procédure à son encontre. Pendant ce temps, la cour d'appel de Paris a reporté sa décision concernant UberPOP, sans prononcer de mesure d'interdiction à titre conservatoire.


Résultat ? Tout continue comme si de rien n'était, l'application mobile continuant à faire son office. De quoi exaspérer les taxis qui envisagent, à présent, le lancement d'une procédure contre l'URSSAF, l'administration du Travail et les services fiscaux pour complicité d'organisation de travail illégal. Rien de moins ! « On réfléchit à une procédure collective pour attaquer carrément l'État, car il ne fait pas son travail à nos yeux » a expliqué Karim Asnoun de la CGT qui précise : « on en a ras-le-bol de voir les textes de loi non appliqués pendant qu'Uber joue la montre ». Déjà, le 9 avril, quatorze syndicats et fédérations patronales de taxis avait lancé un "ultimatum" au gouvernement de Manuel Valls pour qu'il mette fin au "travail dissimulé" que représente, selon eux, le service UberPOP de l'entreprise américaine Uber en France.