Votre enfant est-il sensible   à la couleur de votre auto ?

Pour mieux comprendre le choix des enfants, nous avons fait appel à un spécialiste de la question, le Docteur Frédéric Kochman, pédopsychiatre dans le Nord de la France qui a bien voulu nous répondre.

Caradisiac : Les enfants sont-ils attirés vers des couleurs en particulier ?

Frédéric Kochman : La première couleur repérée par le nouveau-né est le jaune. Ensuite, dans les premières années de la vie, les enfants sont avant tout attirés par les couleurs vives comme par exemple le jaune, le vert, le rouge ou le bleu.

Caradisiac : Quelles peuvent être les causes d'un tel choix ?

Frédéric Kochman : Les causes sont avant tout culturelles. Nous inculquons inconsciemment un choix de couleurs à nos enfants, couleurs qui prennent rapidement une orientation en fonction du sexe.

Caradisiac : Que pensez-vous des résultats que nous avons obtenus ?

Frédéric Kochman : Comme vous avez pu le constater, les goûts et les couleurs sont variés même durant l'enfance. Malgré tout, il ressort que les couleurs plutôt vives sont privilégiées par les enfants et c’est encore le cas ici.

Caradisiac : Les couleurs d'une voiture ou de son intérieur peuvent-elles influencer le comportement de l'enfant ?

Frédéric Kochman : Pour certains enfants, certaines couleurs, telles que le rouge ou parfois le noir, sont inconsciemment associées à des phénomènes de stress, voire d'angoisse. En général, les enfants se sentent mal à l'aise dans une voiture haut de gamme privilégiant souvent le noir et les tons sombres (rappel inconscient de l'angoisse du soir, du noir, du coucher).

Les couleurs plutôt vives sont rassurantes pour l'enfant. Les voitures récentes l'ont d'ailleurs intégré dans le design intérieur, souvent par petites touches comme par exemple la boule rouge permettant d’actionner les feux de détresse de la Twingo.

(NDLR : on peut également retrouver cette notion dans le design de certains modèles tout en rondeur comme par exemple la Volkswagen New Beetle qui confirme que nous sommes une société régressive qui met en avant les couleurs et les formes de notre enfance).

Caradisiac : Y-a-t-il une évolution des goûts des couleurs suivant l’âge ?

Frédéric Kochman : Une fois les premières années passées, on assiste à une différenciation assez précise entre les garçons et les filles.

Ainsi, culturellement, les filles s'orientent à partir de 5 ans, vers le rose, couleur "Barbie" et "princesses Disney", tandis que les garçons au même âge, passent aux couleurs évoquant la bagarre : le rouge, couleur également des voitures sportives.

Dans la deuxième partie de l'enfance, les filles préfèrent progressivement les couleurs pastel pour leurs habits notamment : vieux rose, mauve, bleu pastel. Les garçons, eux, restent sur des couleurs "sport", plutôt vives, et n'aiment pas les couleurs pastel : "Ca fait trop fille", me disait récemment l'un d'eux.

Caradisiac : De façon plus générale, la voiture peut-elle entraîner des conséquences sur le plan psychique pour l’enfant ?

Frédéric Kochman : Effectivement, la voiture est un lieu très particulier qui réveille inconsciemment des angoisses archaïques. Nous nous rendons compte sans le savoir du danger potentiel que représente la mobilisation de cet engin de plus d'une tonne que nous propulsons à plusieurs dizaines de mètres par seconde, avec la responsabilité de notre propre famille à l'intérieur.

Dans ce sens, les couleurs jouent un rôle important de par leurs facultés d'apaisement et leur place dans la gestion du stress. Par conséquent, il est conseillé d’éviter un intérieur qui ferait trop de place au rouge, couleur qui peut entraîner du stress, et de préférer pour les enfants quelques touches de couleurs vives sur certains détails du design intérieur.

Pour plus d’informations sur les psychopathologies chez l’enfant et l’adolescent :

http://www.geocities.com/HotSprings/4512/

Vous pouvez également retrouver le Docteur Kochman en librairie :

Peut-on prévenir la dépression, éditions Arnaud Franel

Et à partir de mars 2003 : Mieux vivre avec un enfant hyperactif, éditions Arnaud Franel.