La Stratos en circuit

Pratiquement invincible sur route, la Stratos se fit, en revanche, beaucoup plus discrète en circuit. Battu en puissance pure par les prototypes, d'abord, puis par les monstrueuses "Silhouettes", la belle sut néanmoins tirer son épingle du jeu sur des tracés ou des épreuves taillés sur mesure pour elle. Ainsi, à la Targa Florio en 1973, épreuve inscrite alors au championnat du Monde des marques, une Stratos officielle allègée à 805 kg et dotée d'un gros bequet arrière prit la seconde place derrière la Martini-Porsche Carrera RSR de Müller-Van Lennep. Pilotée par Munari et Andruet, elle sauvait l'honneur italien après la débacle des Ferrari 312 PB et Alfa Romeo 33TT3. L'année suivante, la même voiture animée cette fois par le V6-24 soupapes de 270 ch et pilotée par Gérard Larrousse et Amilcare Ballestrieri, enlèvera la dernière édition de la célèbre épreuve sicilienne.

Après une première victoire dans le Tour de France Auto en 1973, deux Stratos "spéciales" dotées de capots avant enveloppants sont alignées au départ de l'édition 1974. Pour l'occasion, Munari se voit confier une version turbo de 330 ch (photo 1) qui se retrouvera vite à bout de souffle. Andruet, avec la version atmosphérique terminera quant à lui 3e derrière les deux Ligier JS 2-Maserati. C'est le même Andruet qui donnera sa première victoire à la Stratos Turbo, un mois plus tard, au Tour d'Italie (photo 3).

Il faudra attendre 1976 pour revoir des Stratos en championnat du Monde des marques. L'usine et plus particulièrement Mike Parkes s'intéresse à la nouvelle formule ouverte aux Groupes V ("Silhouettes"). Equipée d'un turbo KKK, le V6 dont la cylindrée a été réduite à 2.1 litres (pour rester dans la classe 3 litres) développe 480 ch. Sérieusement retouchée sur le plan aérodynamique-spoiler "pelle à tarte" à l'avant, flancs échancrés incluant des ouies de refroidissement, capot arrière long et effilé coiffé d'un gros aileron-cette Stratos (photo 3) dévolue à Vittorio Brambilla et Carlo Facetti ne sera guère heureuse. Forfaite à Mugello après un début d'incendie due à la chaleur excessive dégagée par le turbo, c'est encore le feu qui, à Zeltweg, détruira l'unes des deux Gr.V construites. En fin de saison, la "survivante" pilotée par Facetti s'imposera tout de même au Tour de d'Italie avant de disparaître de la scène.

C'est une classique Stratos Gr.IV à moteur 24 soupapes (photo 4) engagée par le Jolly Club pour Ricci-Zorzi qui offrira à Lancia. ses uniques points en championnat du Monde en terminant 8e à Mugello.

Toujours en 1976, une Stratos à moteur turbo 330 ch-celle du Tour Auto 1974-débutait aux 24 Heures du Mans. Confiée à Lella Lombardi et Christine Dacremont, la voiture rose réussit à treminer à la 20e place en dépit d'un changement de turbo et d'incessants problèmes de démarreur (photo 5). EN 1977, cette même voiture pilotée cette fois par Christine Dacremont et Marianne Hoepfner ne dépassa pas le 20e tour (photo 6).

Enfin, pour clore le chapître, cette jolie Stratos jaune (photo 7) pratiquement de série fit preuve d'une belle constance dans les épreuves IMSA aux Etats Unis. Engagée et pilotée par son propriétaire Nicolas Arutunoff, importateur de voitures européennes en Floride, elle participa et se classa régulièrement (20e notamment en 1977) aux 12 Heures de Sebring entre 1977 et 1982.

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