« Je pense que les moteurs atmosphériques – nos V10 et V12 – ont encore beaucoup à offrir. C'est de toute façon, une partie de notre ADN. Nous avons beaucoup investi dans les dernières technologies mais il y a certaines choses qui touchent au cœur, l'essence de notre marque. Et sur ce plan-là, nous nous devons d'évoluer plutôt que tout révolutionner et offrir quelque chose de très différent. Ces moteurs sont réellement un des éléments qui ont fait de Lamborghini ce qu'il est, une marque puissante.

Je crois quand même qu'un jour viendra où les normes d'émissions nous forceront à proposer quelque chose de différent mais actuellement, nous pensons que ce type de moteurs est toujours cohérent et qu'ils peuvent encore s'améliorer. Mais surtout, au-delà de cet aspect technologique et de l'efficience, il faut aussi prendre en compte que nos clients, contrairement à ceux d'autres marques aux volumes plus importants, ne roulent pas beaucoup avec leurs autos. Le kilométrage annuel moyen d'une Lamborghini est très faible et sur une base d'environ 170 millions de voitures vendues chaque année, Lamborghini ne représente que 2000 unités !

Certes, nous avons malgré tout une responsabilité et nous faisons tout ce qu'il est possible à l'usine et dans nos bureaux pour réduire notre empreinte carbone ainsi que nos émissions mais il faut vraiment comprendre que nous ne produisons qu'un peu plus de 2000 voitures par an qui ne servent pas tous les jours. Ceci doit aussi entrer dans la balance. Nous sommes très fiers de nos moteurs atmosphériques et il y a toujours des opportunités d'évolution que nous ne manquerons pas de saisir.


Au sujet des hypercars hybrides que l'on voit actuellement, il faut aussi comprendre que ce ne sont pas des autos « normales ». Ce n'est pas le futur. Qui dit hybride, dit batteries et poids supplémentaire donc explosion des coûts. Ce sont des démonstrateurs de savoir-faire, mais Lamborghini ne suivra pas cette voie, ce n'est pas notre ADN. Il n'y a pas non plus de marché pérenne et constant pour des autos à plus d'un million d'euros. Ce sont des engins exclusifs, de petites séries. Nous y viendrons peut-être mais pour cela il faut que la technologie des batteries s'améliore, pour éviter le surpoids. Nous, nous avons fait la Sesto Elemento qui montrait qu'une autre voie est possible avec les mêmes moteurs. L'allégement est la clé jusqu'à ce que les batteries deviennent réellement intéressantes. Mais ce n'est pas quelque chose qui arrivera d'ici 10 ans.»