Du courage à revendre

Quoi qu'il en soit, la Jeune Italienne se bat au volant de son auto et fait preuve de beaucoup de courage même dans les pires conditions. Ainsi au GP d'Autriche, sous un déluge de pluie, alors que Brambilla gagne la course arrêtée au deux tiers de sa distance, Lella maintient sa March sur la piste et termine à une méritante 17e place. Deux semaines auparavant, elle a également fait parler d'elle en ralliant l'arrivée du Grand Prix d'Allemagne à une belle septième place. Quand on connaît la difficulté du Nürburgring, la performance est à souligner. Elle montre aussi la détermination de ce petit bout de femme de 1,63 m et 54 kilos et sa bonne forme physique qu'elle entretient régulièrement. Un atout qui lui sert aussi en Sport-Protos.

Une catégorie où elle évolue depuis le début d'année 1975 chez Renault. Elle fait équipe avec Marie-Claude Beaumont sur une Alpine-Renault A441 (catégorie deux litres) avec qui elle s'entend à merveille. Surprenant, quand on sait que Marie-Claude n'est pas féministe pour deux sous. Au contraire de son équipière, elle pense qu'une femme ne peut arriver aux toutes premières places en compétition automobile. Lella se dépense sans compter pour lui faire changer d'avis en se battant pour réaliser aux essais le meilleur temps de la catégorie. Mais les deux femmes font bien mieux, face à une opposition clairsemée en catégorie deux litres, elles en profitent pour se mêler souvent aux débats des protos plus puissants (2 litres turbo, 3 litres). Ainsi, elles terminent 6e au Mugello, 4e à Dijon et 4e Monza où elle gagne la classe deux litres. Aux 24 heures du Mans, elles comptent parmi les favoris de l'épreuve et Sport Auto titre même : Le Mans, vers une victoire féminine ? Hélas, la voiture abandonne au cours de la première heure sur un stupide problème d'alimentation en essence.

Pour la saison 1977, Lella participe au premier Grand Prix de l'année le Brésil sur une March et termine à la 14e place. Mais il y a de l'eau dans le gaz avec les dirigeants de l'écurie. Curieusement c'est la voiture de Brambilla qui est aux couleurs de Lavazza, celle de Lella étant jaune et bleue. L'explication sera donnée au GP suivant, c'est Ronnie Peterson, le Suèdois, qui la remplace au sein de l'écurie anglaise. L'Italienne signe alors chez RAM, une écurie privée qui fait courir des Brabham BT44. Mais cette sorte d'écurie B du team Brabham ne tient pas ses promesses, les voitures sont mal préparées. Finalement Lella quitte la F1 par la petite porte après trois courses chez RAM, avec une 12e place au GP d'Autriche.

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