Les hydrochlorofluorocarbones (HCFC) sont aujourd'hui utilisés dans des systèmes de réfrigération et de climatisation. Les 191 pays signataires du traité interdisant en 1987 la production des CFC (chlorofluorocarbures) se réuniront à Montréal du 17 au 21 septembre 2007. L'objectif : étudier le gel et l'élimination accélérés des hydrochlorofluorocarbones (HCFC), substances chimiques utilisées pour remplacer les CFC qui s'avère encore plus dangereux pour la couche d'ozone. Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE, a indiqué : "Si les gouvernements adoptent l'action accélérée sur les HCFC, nous pouvons nous attendre non seulement à un rapide rétablissement de la couche d'ozone mais également à une contribution importante au défi du changement climatique." Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) révèle en effet que l'interdiction des gaz responsables de l'appauvrissement de la couche d'ozone pourrait être plus efficace dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre que le plan de lutte de l'Onu contre le changement climatique.

Selon une étude évoquée par le PNUE, un processus accéléré de diminutions d'émission de ces gaz permettraient de faire baisser au total jusqu'à 38 milliards de tonnes de CO2 dans les prochaines décennies, principal gaz à effet de serre. Le protocole de Kyoto, négocié par l'Onu, fixe aux pays signataires des réductions chiffrées des émissions de gaz à effet de serre : il prévoit un objectif annuel de 2 milliards de tonnes en 2008-2012. Le porte-parole du PNUE, Nick Nuttall, a affirmé : "Si nous parvenons à un gel total et à une élimination des HCFC, cela pourrait être beaucoup plus efficace pour le climat que l'actuel protocole de Kyoto." Le programme des Nations unies mentionne que la reconstitution en cours de la couche d'ozone rendue possible par l'interdiction des CFC est telle que les niveaux d'ozone pourraient revenir aux niveaux d'avant 1980 à l'horizon 2050-75. L'ozone présent dans la stratosphère filtre les rayonnements ultraviolets du soleil, rayonnements considérés comme les plus dangereux pour les écosystèmes et pour la santé (à l'origine de cancers).

L'ADEME et ses explications sur la climatisation

L'ADEME (Agence pour l'environnement et la maîtrise de l'énergie) souligne que la climatisation automobile, grand luxe il y a encore peu de temps, devient presque banale pour tous les types de voiture. Elle fait même l’objet d’offres promotionnelles alléchantes. Mais qu’en est-il vraiment de ses avantages et de ses impacts sur notre environnement : pollution et changement climatique ? Et son usage n’est-il pas trop systématique ? Pour gagner deux ou trois degrés de fraîcheur, il n’est vraiment pas utile de mettre la climatisation en marche d'après l'Agence.

L'ADEME apporte des précisions. Bien connue des consommateurs américains depuis plus de trente ans, la climatisation automobile s’installe sur le marché français au milieu des années 90. En 2003, 3 véhicules neufs vendus sur 4 en étaient équipés. À ce rythme, ce chiffre atteindra 9 sur 10 en 2010. C’est comparable aux taux d’équipement observés aux États-Unis et au Japon depuis quelques années. Cette évolution modifie rapidement le parc automobile français, européen et même mondial. En 2010, deux véhicules circulant en France sur trois seront équipés d’une climatisation. En 2020, cette proportion sera vraisemblablement de neuf véhicules sur dix. La climatisation en voiture, c’est plus de confort et surtout plus de sécurité : la vigilance du conducteur est meilleure quand il a moins chaud et le système fournit un air sec qui désembue très rapidement les vitres. Mais c’est aussi plus de carburant consommé, plus de pollution atmosphérique et plus d’émissions de gaz à effet de serre.

Selon l'Agence, la climatisation d’une voiture fonctionne comme un réfrigérateur : l’habitacle est refroidi de la même façon. Quand elle fonctionne, la climatisation augmente notablement la consommation de carburant de votre véhicule : en ville, c’est en moyenne 31 % d’essence consommés en plus ou 35 % de gazole pour les voitures Diesel ; sur route, la surconsommation est d’environ 16 % pour les véhicules à essence et de 20 % pour les Diesel ; sur l’année, les véhicules climatisés consomment en moyenne 5 % de carburant en plus par rapport à ceux qui ne le sont pas. Cet accroissement limite l’effet des progrès importants réalisés par les constructeurs sur la consommation des véhicules. L’évolution prévisible du parc automobile dans les prochaines années va conforter cette tendance, à l’encontre des politiques menées pour limiter les consommations d’énergies fossiles. L’utilisation de la climatisation entraîne aussi une augmentation de la pollution (CO et NOx pour les moteurs à essence, NOx et particules pour les Diesel) et des émissions de CO2 (CO : monoxyde de carbone/NOx : oxydes d’azote/CO² : dioxyde de carbone ou gaz carbonique).

L’effet de serre est un phénomène naturel qui permet à la terre d’avoir une température vivable. Il est dû à la présence de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Les activités humaines produisent d’énormes quantités de ces gaz, ce qui accroît l’effet de serre et perturbe très gravement le climat de la planète. La climatisation intervient à double titre dans les émissions de gaz à effet de serre : quand elle fonctionne, elle provoque une surconsommation de carburant et donc des émissions accrues de CO2 (environ 5 % de CO2 émis en plus par an) ; qu’elle fonctionne ou pas, elle rejette le fluide frigorigène (R134a) présent dans le circuit de climatisation (fuites, maintenance, entretien, accident, non-récupération en fin de vie du véhicule…). Ce fluide est un gaz à fort effet de serre, 1 300 fois plus puissant que le CO2. Pour un véhicule de gamme moyenne, la climatisation à elle seule (usage, maintenance et fuites) est responsable d’une augmentation de 10 à 15 % de ses rejets annuels de gaz à effet de serre.

Les recommandations de l'ADEME

Compte tenu de la croissance rapide du nombre de véhicules équipés, il est primordial de réduire vite les impacts négatifs de la climatisation. Les constructeurs explorent différentes pistes pour diminuer les nuisances des équipements actuels : amélioration de l’efficacité énergétique des équipements ; réduction des apports solaires dans les véhicules ; renforcement de l’étanchéité des circuits ; recherche de fluides frigorigènes à très faible impact sur l’effet de serre. Les pouvoirs publics ont aussi un rôle à jouer en mettant en place des réglementations appropriées, efficaces et réellement mises en oeuvre : obligation de récupérer les fluides frigorigènes, ce qui suppose la mise en place d’un réseau de spécialistes qualifiés pour le faire ; création de normes d’homologation des véhicules en fonction de l’efficacité énergétique de leur climatisation. Le comportement de chacun conditionne la réussite des tentatives pour réduire les effets négatifs de la climatisation.

Une climatisation bien entretenue : faites changer les filtres à air et à pollen suivant les conseils du constructeur mais méfiez-vous des interventions intempestives de certains professionnels. Tant que votre climatisation fait du froid, inutile de la faire réviser, ni de la faire recharger en fluide frigorigène. Souciez-vous du devenir de votre système de climatisation automobile en fin de vie : les fluides frigorigènes doivent être récupérés et non pas s’échapper dans l’atmosphère, ce sont des gaz à fort impact sur l’effet de serre ! Stationnez à l’ombre quand c’est possible. Ouvrez les fenêtres pour évacuer la chaleur dans l’habitacle avant d’enclencher la climatisation mais roulez fenêtres fermées quand elle fonctionne ! Limitez la température de consigne à 4 ou 5°C de moins que la température extérieure. Éteignez votre climatisation automatique tant qu’il ne fait pas trop chaud, sinon elle fonctionnera en continu dès que la température intérieure dépassera la consigne. Utilisez par temps très chaud la commande « recyclage », en climatisation manuelle, pour récupérer l’air frais de l’habitacle et réduire ainsi l’énergie consommée par le système. Faites fonctionner quelquefois la climatisation l’hiver pour maintenir en état le joint tournant du compresseur.

(Source info : Reuters, ADEME)