Moins habitable mais beaucoup moins encombrant que le vieillissant 807, le 5008 commercialisé à la fin de 2009 et récemment élu taxi de l’année s’est fait une belle place au coté du crossover 3008. Si ce dernier a atteint 50 000 ventes en France en 2010, le 5008 a engrangé 27 000 commandes sur la période, ce qui le situe en tête des monospaces 5/7 places sur notre marché, devant son cousin le C4 Grand Picasso.


Essai - Peugeot 5008 1,6L THP 156ch BVM6 : celui que les taxis n'auront pas

Il doit ce succès à ses nombreuses qualités, de son compromis confort/tenue de route quasi-idéal (même si le comportement est un brin moins plaisant que celui du 3008, la stabilité a été préférée à l’agilité) doublé d’un freinage particulièrement mordant et à ses excellents moteurs. Rien à redire non plus sur la position de conduite plus proche d’une berline que d’une bétaillère, à propos de la planche de bord largement inspirée de celle du 3008 bien agencée et de qualité, ou de détails comme les petits espaces de rangements suffisamment nombreux et de bonne contenance.






Essai - Peugeot 5008 1,6L THP 156ch BVM6 : celui que les taxis n'auront pas

A l’arrière, on apprécie les deux places de 3e rang (option à 700 €) pouvant convenir à des adultes -sur de courtes distances, la modularité simple mais bien pensée inspirée du C4 Grand Picasso, le grand coffre en 5 places (plus de 500 litres, et jusqu’à 1750 litres en 2 places)… Seul le volume en 7 places limitée à une centaine de litres peut prêter le flanc à la critique, comme pour tous les autres monospaces compacts, y compris pour le plus long d’entre eux comme le tout nouveau Chevrolet Orlando (4,65 m).







Subsistait aussi le doute de la bonne adéquation de ses deux motorisations à essence à la masse de l’engin (une tonne et demi), amplifié par la mévente de ces versions (moins de 600 unités) sur la première année pleine de commercialisation du 5008. Pour en avoir le cœur net, nous les avons testés à nouveau sur une semaine.

Effectivement, le bilan du 5008 proposé en version d’accès avec le 1.6 VTi de 120 ch à bvm5 (159 g) n’est pas reluisant. Son moteur atmosphérique fournit un couple très insuffisant pour permettre des dépassements dans des conditions normales de sécurité. A fuir malgré un tarif inférieur à 22 300 € (en équipement de base Confort Pack), d’autant que la consommation moyenne réelle avoisine 9 l/100 en conduite tranquille (6,9 l en cycle mixte) et dépasse 10 litres en ville, là où il est à peu près à son affaire. Il faut lui préférer le 16 HDi à bvm6 (140 g) qui permet d’envisager une consommation moyenne de 7,3 l/100 pour des performances et des reprises suffisantes. Ou l’autre moteur à essence…

THP 156 contre HDi 150 : un match serré

Il faut débourser 3 000 € de plus (25 350 € en Premium) pour accéder au 1.6 THP 156 ch à boîte de vitesses manuelle à 6 rapports (disponible aussi avec bva6)même bloc que le VTi mais injection directe et Turbo Haute Pression permettent d’obtenir 240 Nm dès 1400 tr/mn (contre 160 Nm à plus de 4000 tours pour le VTi), ce qui change tout en matière d’agrément, et de sécurité.

Essai - Peugeot 5008 1,6L THP 156ch BVM6 : celui que les taxis n'auront pas

Malgré ses 340 Nm, le 2.0 HDi 150 bvm6 n’est pas plus agréable, le gros du couple déboulant aux alentours de 2000 tours. Le 1.6 THP est plus souple, plus linéaire, offre une plage de régime plus large (jusqu’à plus de 6000 tr/min) et se montre aussi plus silencieux. Même s’il faut bien reconnaître que le 2.0 HDi remanié, en 150 ch comme en 163 ch (ce dernier en boîte auto uniquement sur le 5008) est devenu une référence dans sa classe de cylindrée en matière de discrétion de fonctionnement. Côté performances et reprises, notre exemplaire du 5008 équipé du 1.6 THP 156 ch s’en sort assez bien. Il réalise le 0 à 100 km/h en 10,2 secondes  et le 1000 m D.A. en 31,3 secondes (9,6 secondes  et 30,8 secondes selon le constructeur), quelques dixièmes de mieux que le 2.0 HDi 150 ch, plus lourd d’une centaine de kilos. La vitesse maxi est identique, à 195 km/h.

 

Quant à la consommation, le THP annoncé à 7,1 l/100 en cycle mixte (167 g de CO2) nous a valu une moyenne réaliste de 10,1 l/100 km, avec des extrêmes à 7 et 13 litres. Une sobriété pas vraiment exceptionnelle, mais plutôt favorable. En tout cas on ne pas parler de gloutonnerie. Avec le 2.0 HDi de 150 ch, on atteint 8,1 l/100 en conditions d’usage identique (5,7 l/100 et 149 g en cycle mixte). Là encore, un bilan dans la moyenne des monospaces diesel de ce gabarit et de cette puissance.


Essai - Peugeot 5008 1,6L THP 156ch BVM6 : celui que les taxis n'auront pas

Si on considère la différence de prix d’achat entre les deux, le surcoût du HDi ne sera pas effacé avant 65 000 kilomètres, et même en ajoutant les 750 € de malus du THP 156, il faudra près de 50 000 kilomètres pour rentabiliser l’achat du diesel (en tablant sur le SP95 à 1,40 €/l et 1,20 € pour le gazole). Comme quoi, rouler en 5008 à essence n’est pas un luxe inabordable, et certainement pas une ineptie pour des utilisateurs qui ne roulent pas des dizaines de milliers de kilomètres par an. Sans compter qu’à côté de son agrément moteur supérieur, le 5008 équipé du 1.6 THP de 156 ch offre un diamètre de braquage de 11,1 m contre 11,9 m à la version diesel.