Après la polémique sur ses indemnités de départ il y a deux mois, Thierry Morin est maintenant accusé par une employée de Valeo d’avoir fait installer des micros dans une salle où se réunissait le conseil d’administration.

Même si, en conflit sur les stratégies à suivre avec les actionnaires de l’équipementier, Thierry Morin a démissionné de ses fonctions depuis le 23 mars dernier, l’ancien PDG de Valeo continue de défrayer la chronique. Déjà fortement critiqué pour le parachute en or 24 carats de 3,26 millions d’euros qui lui avait été octroyé au moment de son départ que ce soit par le gouvernement, l’opinion public ou même Laurence Parisot, présidente du Medef, alors que l’entreprise est en grande difficulté, c’est aujourd’hui pour une sombre histoire d’espionnage que Thierry Morin revient sur le devant de la scène médiatique.

Relayée par la radio RTL, une employée de Valeo a dévoilé que Thierry Morin aurait fait installer, trois mois avant sa démission, des micros dans une salle où se réunissait le conseil d’administration de l’entreprise afin de suivre les débats auxquels il n’était pas invité, comme par exemple celui qui portait sur son propre avenir et les conditions de son départ. Ce "système d'enregistrement clandestin, jugé sophistiqué", se déclenchait dès l’ouverture des micros, et enregistrait les échanges sur des cartes numériques, un dispositif dont aucun membre du conseil d’administration "n'était visiblement informé".

Toujours selon RTL, Thierry Morin aurait reconnu les faits "dans une lettre écrite récemment à son successeur" tout en précisant qu’il estimait "impensable que personne n'ait été au courant". Réfutant les accusations d’espionnage, il affirmerait que "son seul but était de mieux retranscrire les débats".

Suite à ses révélations, Valeo aurait ouvert une enquête interne et envisagerait de porter plainte pour "vol, abus de bien social et atteinte à l'intimité de la vie privée" contre l’ancien dirigeant, tout en dénonçant les clauses de son contrat.