Le flex-fuel a vraiment du mal à s'imposer dans l'hexagone : alors que la station-service du quai d'Issy-les-Moulineaux (92) ne désemplit pas, l'unique pompe distribuant du superéthanol reste désespérément vide. Alors que cette station Total - l'une des premières à distribuer de l'E85 en région parisienne - sert en moyenne 70 clients à l'heure, il n'y a qu'un seul véhicule flex-fuel qui vient chaque jour faire son plein...

Il est clair que les véhicules flex-fuel sont trop peu nombreux en France. On en recense 1.200, alors que la moitié des véhicules immatriculés en Suède sont équipés de ce type de motorisation. Dans la station d'Issy, l'E85 est composé de 85% d'éthanol maximum et de 15% d'essence, et est proposé à la vente 50 cents moins cher que le litre de sans plomb 95. Malgré un prix attrayant, les consommateurs peinent à franchir le pas. Seuls quelques loueurs proposent quelques véhicules équipés, histoire d'améliorer leur image de marque.

Les automobilistes restent donc frileux aux céréales et à la betterave. En même temps, seules 32 pompes de superéthanol sont réparties sur le territoire français, et 43 sont sur le point d'ouvrir*. C'est encore bien trop peu ! Le gouvernement avait pourtant annoncé sa volonté d'ouvrir courant 2007 plus de 500 pompes écolo lors de la signature de la Charte flex-fuel. Chiffre qui doit théoriquement tripler l'année prochaine.

Le gouvernement espère une consommation de biocarburants de l'ordre de 5,75% l'année prochaine et de 7% en 2010 sur la totalité du marché. De leur côté, les constructeurs se sont engagés à équiper flex-fuel la moitié de leur modèles essence.

Alors, quand verra-t-on le parc automobile français se renouveler ? Peut-être cet été, avec la sortie de plusieurs modèles flex-fuel français venus de chez Renault et de PSA Peugeot Citroën. Croisons les doigts.

* (chiffres de www.roulonspropre-roulonsnature.com)