Sergio Marchionne nous avait annoncé depuis longtemps la renaissance d’Alfa Romeo. Enfin, nous y sommes. Premier modèle de cette nouvelle offensive produit : la Giulia

Présentation vidéo - Alfa Romeo Giulia : le phoenix

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Depuis son arrivée à la tête du groupe Fiat, Sergio Marchionne ne s’est pas fait que des amis. L’homme au pull noir et à la chemise blanche est avant tout un businessman et il ne s’en cache pas. À son arrivée, la santé financière de Fiat est précaire et il décide donc de s’unir avec Chrysler. S’ensuit une période de rationalisation avec la disparition de certaines marques en Europe (Chrysler, Dodge par exemple) et des orientations produits plus claires (développement de la gamme 500, relance de Jeep). Tout en étant italien, il n’a pas hésité à s’attaquer à des bastions transalpins, à l’image de Lancia, désormais cantonnée à l’Italie et qui est vouée à une longue agonie.

Pour Alfa, la situation était floue : rachat par le groupe Volkswagen, relance de l’activité. Beaucoup d'amoureux de la marque au biscione se posaient des questions. Finalement, Alfa Romeo reste dans le giron du groupe italien et il a été décidé de la faire renaître une nouvelle fois de ses cendres à l’image d’un phœnix. Sergio Machionne a justifié cela en expliquant que la relance était impossible il y a 3 ans en raison des soucis économiques, de certains retards techniques mais aussi de la faiblesse du réseau. Aujourd’hui, avec la création de FCA (Fiat Chrysler Automobiles), ces problématiques sont résolues et revoici Alfa sur le devant de la scène en changeant toutefois de positionnement. Fini l’access premium, aujourd’hui le constructeur italien souhaite s’affirmer comme une firme premium à part entière, à l’image de BMW, Audi ou Mercedes.

Pour marquer ce renouveau, nous avons été invités au musée de la firme - qui vient d’être entièrement renouvelé– afin de découvrir la nouvelle Giulia. Après presque une heure à nous vanter les nouveaux modes de recherche mis en place au sein d’Alfa Romeo, mélanges d’innovation et de respect du glorieux passé de la marque, voici enfin la berline tant attendue, qui reprend une appellation chargée historiquement. Premier constat : la voiture est élégante, pas de doute, mais par contre pour l’originalité il faudra repasser : on a affaire à un mélange de Jaguar XE, de BMW Série 3 ou même d'Infiniti Q.

Présentation vidéo - Alfa Romeo Giulia : le phoenix
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Après tous ces beaux discours, on reste un peu sur notre faim. Alors, ok, de face, on reconnaît dès le premier coup d’œil qu’il s’agit d’une Alfa, avec la forme typique de la calandre, surmontée du logo qui a été modernisé pour l’occasion. Dommage donc que le reste soit plus commun car le coup de crayon est réussi et le dynamisme bien là, avec des porte-à-faux courts, un habitacle reculé, un empattement important (le plus grand de la catégorie), un long capot et des projecteurs effilés. Du grand classique, notamment chez BMW.

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À l’heure d’aujourd’hui, impossible d’avoir le moindre renseignement sur les mensurations de la voiture ou même sur l’habitacle, mais nos confères de Carscoops publient aujourd'hui une vue globale de la planche de bord. On aperçoit une instrumentation tournée vers le conducteur et celui-ci disposera de deux molettes : l’une pour régler les différents modes de conduite du DNA (Dynamic, Natural, Advanced Efficient – une première chez Alfa – et Racing) et l'autre pour le système multimédia. La majorité des commandes sera centralisée sur le volant à l’image du bouton de démarrage.

Alfa Romeo a été, en revanche, un peu plus bavard sur la technique. La Giulia sera animée par des 4 cylindres diesel et essence implantés longitudinalement. Cette dernière carburation sera chapeautée par la version Quadrifoglio Verde, forte d’un inédit 6 cylindres Turbo de 510 ch élaboré en collaboration avec Ferrari et qui disposera de la désactivation des cylindres. Le 0 à 100 km/h est annoncé pour 3,9s. Le plaisir de conduite semble avoir été l’un des objectifs des ingénieurs puisqu’Alfa précise que la direction sera la plus directe du segment, que la Giulia disposera d’une excellente répartition des masses (50/50) ainsi que du meilleur rapport poids/puissance de la catégorie (2,9), grâce à l’emploi d’aluminium ou de carbone. Conçue sur une plateforme nouvelle, la Giulia proposera deux types de transmission : propulsion ou intégrale. Elle recevra des trains roulants inédits et surtout de nombreuses aides électroniques dont notamment un contrôle de la répartition du couple (Torque Vectoring), un système de freinage intégral, un dispositif de gestion de la déportance dénommée Active Aero Splitter et même un freinage carbone/céramique sur la version Quadrifoglio Verde.

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Plus d’informations sur la Giulia lors du salon de Francfort en septembre prochain. La commercialisation interviendra au printemps 2016. Aucune indication sur les prix mais ceux de la Quadrofoglio Verde devraient être proches de ceux de la BMW M4. Vous l’aurez compris, cette Giulia n’est que le début de la nouvelle aventure d’Alfa Romeo. 7 nouveaux modèles devraient arriver dans les trois années à venir avec deux SUV, un coupé, une grande berline, deux berlines compactes et un modèle encore inconnu. Un beau programme en perspective.