La Up revient de loin. Après avoir été envisagée comme une micro-citadine minimaliste à moteur arrière, elle arrive finalement en production avec une architecture on ne peut plus classique de petite traction à moteur transversal avant. Un choix notamment dicté par la politique de plateformes communes du groupe, celle de la Up devant à l’avenir être déclinée sous de nombreuses carrosseries.

Pour son cahier des charges, VW a bien retenu la leçon. Contrairement à la Lupo dont elle reprend à peu de chose près les dimensions extérieures - et dont la production (en Belgique) avait pris fin en 2005 à l’issue d’une carrière commerciale en demi-teinte -, la Up n’est pas une mini-Polo aux moteurs dernier cri et au coffre minuscule. Pour mémoire, si la Lupo se distinguait par ses moteurs à injection directe d’essence FSI, encore rare à ce niveau de gamme à la fin des années 90, elle devait se contenter de 130 litres de volume de chargement.

Essai avant-première - Volkswagen Up

La Up serait plutôt une mini-Fox, soit une nouvelle tentative de VW de proposer une voiture mondiale au coût de production réduit. Pas de mécanique sophistiquée sous le capot de la petite dernière de Wolfsburg, juste un nouveau mais minimaliste 3 cylindres 1 litre essence à injection indirecte développant selon les versions 60 ou 75 ch. Ses émissions de CO2 sont annoncées juste inférieures à 100 g/km, et sa consommation autour de 4,2 l/100 km.

En revanche, la Up marque des points du côté du rapport habitabilité/encombrement avec 4 vraies places et un volume de coffre de 251 litres très généreux pour la catégorie. Dommage néanmoins qu’elle fasse l’impasse sur l’astucieuse banquette à glissières de la Twingo qui permet à cette dernière de choisir entre habitabilité arrière de limousine, ou coffre de 288 litres. D’abord produite à Bratislava en Slovaquie (avec notamment le Touareg), la Up devrait dans un second temps l’être aussi au Brésil et en Chine pour satisfaire les ambitions mondiales que Volkswagen nourrit pour elle.


Au volant

Chacun pourra juger du dessin très épuré de la carrosserie, inspiré selon Walter Da Silva de l’iconique Golf pour la partie arrière. A l’intérieur, l’objectif de vendre la Up sous la barre des 10 000 euros se traduit par un niveau de qualité perçue sensiblement en dessous de celui des produits des segments supérieurs de la marque destinés au marché européen. Concrètement, si la qualité d’assemblage reste de bonne facture, les plastiques sont globalement durs. Le principal effort esthétique consiste en un habillage partiellement laqué de la planche de bord.

Essai avant-première - Volkswagen Up

Cela dit, et même si la colonne de direction n’est réglable qu’en hauteur, la position de conduite est excellente pour une mini-citadine, bien meilleure que celle proposée par le trio C1/107/Aygo par exemple. L’habitabilité promise et le coffre logeable sont bien là, ce qui relève de la performance pour une auto de 3,54 m de long. Commandé par une classique clé de contact, le démarreur lance un moteur 3 cylindres plutôt vibrant car privé d’arbre d’équilibrage pour réduire les frottements et donc la consommation. Les performances de notre modèle d’essai, annoncé pour 929 kg, n’ont rien de ridicule mais il s’agissait de la version « de pointe » développant 75 ch. Les commandes sont globalement très bonnes. La direction à assistance électrique est consistante et bien centrée, tandis que le levier de sélection de la boîte manuelle 5 rapports (dont une version robotisée sera proposée en mai 2012) se manipule sans effort, du bout des doigts.

Côté châssis, le comportement se montre sain et même globalement amusant, mais l’amortissement léger privilégiant le confort à basse vitesse laisse s’installer des mouvements de caisse insuffisamment freinés potentiellement préjudiciables à la stabilité à allure plus élevée. Qu’à cela ne tienne, le terrain de jeu de la Up c’est la jungle urbaine et elle s’y débrouille très bien. Un contexte dans lequel le City Emergency Brake - une option qui devrait être proposée à 200 € -, un système de freinage automatique déclenché par un capteur laser positionné dans la partie supérieure du pare-brise devrait permettre une amélioration sensible de la sécurité active. En effet, 65 % des accidents recensés en Europe interviennent en zone urbaine.


La Up est un vrai pari pour Volkswagen. Celui de descendre à la fois en gamme, en finition et en coût pour réussir un retour économiquement viable dans la catégorie des mini-citadines. Un segment pour lequel les services marketing de Wolfsburg prévoient une croissance de 20 % d’ici 2016, urbanisation galopante et hausse du prix des carburants obligent. D’ailleurs une version électrique de la Up est d’ores et déjà prévue pour 2013…