Dans l'article paru mercredi, les journalistes de l'Expansion-L'Express reviennent sur l'affaire de pseudo-espionnage qui avait empoisonné Renault durant près d'un an entre 2010 et 2011. On apprend que le juge en charge de l'affaire a récemment réentendu Carlos Ghosn (le 14 juin) avant de mettre en examen un ancien membre du service de sécurité du groupe, Marc Tixador (le 23 juillet).

Ce dernier appartenait à la direction de la protection du groupe tout comme Dominique Gevrey accusé de tentative d'escroquerie puis incarcéré à la suite de l'enquête qui a montré que d'espionnage, il n'y en eut point. Marc Tixador est mis en examen pour avoir obtenu illégalement des informations confidentielles du fichier national de tous les comptes bancaires ouverts en France et propriété du ministère des finances. Si Marc Tixador n'est pas accusé d'escroquerie, son témoignage a semble-t-il permis au juge Hervé Robert d'y voir plus clair.

Pseudo espionnage chez Renault : Et si l'Elysée avait voulu faire tomber Carlos Ghosn ?

Les accusations d'espionnage des 3 cadres de Renault provenaient d'une source mystérieuse en contact avec Dominique Gevrey. Il semble que celles-ci ont été précédées par d'autres révélations concernant un supposé détournement d'argent du n°2 de Nissan qui seront directement transmises à Carlos Ghosn. Mais faute de preuves, cela n'ira guère plus loin. Viendront ensuite les accusations d'espionnage qui vont pousser Carlos Ghosn en personne à donner l'ordre de licencier les 3 cadres sans que les éléments en leur possession ne constituent vraiment des preuves. Pour Marc Tixador, la tournure des événements devient surprenante mais il lui paraît impossible que Dominique Gevrey qui ne parle pas anglais soit l'auteur d'un tel complot.

Le juge Robert interroge alors Carlos Ghosn le 14 juin dernier et évoque le volet politique de cette affaire en demandant au patron de Renault-Nissan si tout ceci n'avait pas pour but de le faire démissionner. Il faut se rappeler à l'époque que les rapports entre Carlos Ghosn et Nicolas Sarkozy sont plus que tendus.

La réponse de Carlos Ghosn est mystérieuse : « C'est possible sauf à considérer que ceux qui en étaient les initiateurs n'avaient pas le pouvoir de la mener à bout. »


Le juge réplique : « Qui avait selon vous le pouvoir de la mener à bout ? »


Carlos Ghosn : « très clairement, l'Elysée »


Le juge Robert doit à nouveau entendre le patron de Renault-Nissan à la rentrée, l'affaire n'est vraiment pas terminée.