C'est en substance ce qui se dirait dans les allées du bureau directeur du groupe Ford. Le plan de redressement drastique qui est actuellement mis à exécution prévoit des départs d'ouvriers, des fermetures d'usines, voire des cessions d'actifs. Il est fort probable selon l'AFP que Ford annonce dans le cours du mois, la deuxième phase de sa restructuration: celle-ci comprendrait la réduction de plus de 25% des effectifs de cadres dirigeants. Y'a des strates intermédiaires de responsables qui vont sauter.

Après les cols bleus, les cols blancs. Au delà du fait que l'on se demande quel dirigeant aura le plaisir de voter un plan qui l'enverra ensuite à la porte, Ford semble prendre conscience de la gravité de sa situation et accélère le mouvement à coup d'actions chocs.

Le problème de Ford s'est de passer derrière GM qui a déjà expérimenté toutes ces coupes. La même chose chez Ford n'a donc plus le même impact sur les analystes et les marchés boursiers et financiers. On sait que dans le domaine, le psychologique joue un rôle important sur les consciences (et donc les positions) des acteurs du marché. L'impression que l'on donne son maximun génère souvent de bonnes réactions. Un attentiste, pourtant parfois bienfaiteur, reçoit en général l'effet contraire.

Bref, Ford USA doit donc annoncer qu'il va se séparer de plus de 25% de ses directeurs. Dans la crise, pas de privilégiés. Ou un peu moins.

Par ailleurs les syndicats continuent de négocier pour la dot de départ des employés les plus vieux. Autre conséquence du fait de chronologiquement passer derrière GM, les syndicats se basent sur ce qui a été fait en face. Et Ford n'a pas nécessairement envie d'être aussi généreux que General Motors. Bref, ça discute ferme.

Alan Mulally, le nouveau directeur de Ford, a participé à sa première réunion au sommet Vendredi.

Pendant ce temps la branche Europe du groupe annoncait qu'il n'y aurait pas de réorganisation majeure sur le vieux Continent. La poursuite du plan d'optimisation se poursuit. Depuis 2000, Ford a fermé 4 usines (sur ses 11) et ce sont 9300 emplois qui ont été supprimés. Les usines tournent actuellement à 100 % de leur capacité et l'effectif est de 66.000 personnes. Sur les 6 premiers mois de l'année le groupe Ford Europe réalisait un bénéfice de 196 millions de dollars (+129 millions $ en 2005).

source AFP & Reuters