C’est bien connu les marchés sont fluctuants. Ainsi, la Russie et la Chine, les deux pays considérés pendant longtemps par la majorité des constructeurs comme des marchés porteurs traversent actuellement de fortes turbulences. La fin de l’Eldorado?

Il ne fait pas bon être analyste économique spécialisé dans l’automobile en ce moment. En effet, la plupart des prévisions que l’on avait pu faire sur la Chine et la Russie sont en train de s’effondrer. La faute à des décisions politiques qui ont entraîné les dévaluations des monnaies respectives.

La Chine tout d’abord. Confronté à une baisse importante de ses exportations et donc à une sorte d'essoufflement de son économie, le gouvernement chinois a choisi d’abaisser fortement le cours du yuan face au dollar. Cela a accentué de plus belle la dévaluation de la monnaie chinoise, créant ainsi une sorte de panique du côté des bourses et la récente explosion de Tianjin ne devrait pas arranger les choses. À cela s’ajoute, une évolution du parc automobile. Fini l’époque de l’achat à tout va. Avec 109 véhicules pour 1 000 habitants, le pays reste toutefois loin de l’Europe (500) ou des États-Unis (600). D’ici à 2020, le niveau d’équipement devrait s’approcher de 160 véhicules, mais pas plus en raison des problèmes d'infrastructure et de pollution. Selon, certains experts, on est en train de passer d’un marché émergent, où l’essentiel des achats est effectué par des primo-accédants à l’automobile à un marché de renouvellement, qui sera nécessairement moins rapide.

La Russie ensuite. Le rouble n’en finit pas de chuter. Il faut aujourd’hui 65 roubles pour un dollar alors qu’il n’en fallait que 30 en 2012-2013. Cette situation handicape lourdement les constructeurs automobiles russes en faisant monter les coûts des composants importés dont ils ne peuvent se passer, ce qui les oblige à relever leurs prix sur le marché intérieur et nuit à leur compétitivité à l'export. Ainsi, après une décennie de croissance annuelle supérieure à 10 %, le secteur automobile russe est ainsi devenu l'une des principales victimes de la crise économique. Les ventes de voitures en Russie ont été divisées par deux depuis leur pic de 2012-2013, lorsque, pendant quelques mois, le pays avait ravi à l'Allemagne le titre de premier marché automobile d'Europe pour se hisser au huitième rang mondial. Aujourd'hui, il n'est plus que cinquième à l'échelon européen et douzième dans le monde.

Vous l’aurez compris, la vérité d'hier n'est pas forcément celle d'aujourd'hui ni celle de demain.