Hier, vous avez été nombreux à réagir à l'annonce de François Fillon concernant les nouvelles mesures de sécurité routière. Des changements qui font suite à la publication la semaine dernière des très mauvais chiffres de la mortalité routière, l'occasion pour le gouvernement de serrer la vis face à ce qu'il considère comme étant un relâchement général des Français face aux dangers de la route. Toujours sur la brèche, l'association 40 millions d'automobilistes publiait dans la foulée un communiqué dans lequel elle dénonce des mesures « totalement surréalistes » et « impossibles à mettre en oeuvre ».


Dans la ligne de mire de l'association, la vitesse évidemment, et plus particulièrement la mesure qui consiste à interdire les avertisseurs de radars, à supprimer les panneaux annonçant les radars fixes et la fin de la publication des cartes d'implantation. Face à cette annonce, l'association rappelle que le premier réflexe du conducteur, en apercevant un radar qu'il soit fixe ou mobile, est de donner un coup de frein et ce même s'il respecte la limitation. Ainsi, être prévenu à l'avance permettrait d'éviter ce phénomène dangereux. L'association se demande également de quelle manière les forces de l'ordre parviendront à faire la différence entre un GPS équipé d'un avertisseur de radar et un autre. Sans compter les smartphones et les multiples applications disponibles.


Côté alcoolémie, l'association se félicite du passage au délit en cas de taux supérieur à 0,8g/l mais rappelle que la mesure, qui vise à retirer désor­mais 8 points au lieu de 6, est contraire au code de la route qui stipule que « pour les délits, le retrait de points est égal à la moi­tié du nombre maxi­mal de points ». Avec un permis à 12 points, le maximum est donc de 6 points. Seul le Parlement est habilité à modifier cette loi, sauf si le gouvernement décide de son propre chef d'augmenter le nombre total de points du permis, ce qui semble peu probable.


Une autre mesure, un peu oubliée, concerne la circulation sur la bande d'arrêt d'urgence et l'usage du téléphone au volant, que le gouvernement souhaite faire passer en contravention de 4ème classe. 40 millions d'automobilistes dénonce ici une manoeuvre purement politique, une forme de vengeance du gouvernement face au Parlement qui décidait contre son avis de voter l'assouplissement du permis à points il y a quelques mois. Pour finir, l'association souhaite que la création d'un Conseil national de la sécurité routière, également dans la liste des mesures annoncées hier, intègre des associations variées « afin de faire entendre la voix des auto­mo­bi­listes qu’elle repré­sente face aux posi­tions dog­ma­tiques des asso­cia­tions auto­phobes à qui le Conseil fait actuel­le­ment la part belle ».

Lire le communiqué complet sur le site de 40 millions d'automobilistes