Stationner en ville est devenu en l’espace de quelques années un véritable enfer. Rareté des places mais surtout coût qui a explosé, tout est fait pour exclure l’automobile des agglomérations. La dernière enquête menée par l'Association nationale de consommateurs et usagers confirme cette tendance avec des tarifs des parkings qui varient du simple au double suivant les villes et les quartiers. La palme revenant bien évidemment à Paris.


Le conducteur parisien a compris depuis longtemps qu’il n’était plus le bienvenu. Entre la mise en place de Vélib, les différentes politiques d’urbanisme particulièrement autophobes et plus récemment Autolib, on fait tout pour réduire à la portion congrue la place de la voiture dans la capitale. Les places de stationnement étant quasi impossibles à trouver, beaucoup d’entre vous se reportaient sur les parkings souterrains mais ceux-ci sont également engorgés et ils deviennent de plus en plus onéreux.

L’Association nationale de consommateurs et usagers (CLCV) a mené l’enquête dans 307 parkings en France dont 54 à Paris et a relevé bon nombre d’abus. Ainsi, pour 19 % d’entre eux, les tarifs ne sont pas annoncés mais c’est surtout les variations des prix qui sont le plus choquantes. Voici 4 exemples particulièrement frappants :

- Un stationnement d’une heure coûte en moyenne 1,71 € avec un tarif maximum de 4,40 € relevé dans le 2e arrondissement de Paris et l’aéroport de Mérignac.

- Un stationnement de deux heures coûte en moyenne 3,42 € avec un tarif maximum de 8,80 € relevé dans le 2e arrondissement de Paris.

- Un stationnement de quatre heures coûte en moyenne 6,20 € avec un tarif maximum de 15,10 € relevé dans le 16e arrondissement de Paris.

- Un stationnement de 24 heures coûte en moyenne 16,54 € avec un tarif maximum de 38 € relevé dans le 8e arrondissement de Paris.

38 €/jour : record à battre

Sans surprise, c’est Paris qui est la ville la plus chère. Pour Vinci qui gère la majorité des parkings de la capitale, cette différence de prix s’explique par le fait que 73 % des recettes sont perçues par la Mairie de Paris qui fixe elle-même les prix. Des barèmes fixés suivant les coûts du foncier, les difficultés d'entretien et les services proposés, comme le lavage ou la consigne. Bien que ces explications soient plausibles, on a toutefois du mal à croire que ces sociétés privées qui gèrent les parkings n’aient aucun poids sur la tarification car il ne faut pas oublier que Vinci est également propriétaire de certains réseaux d'autoroute et le coût de ces derniers ne baisse pas non plus.

Pour réduire ces inégalités et freiner cette croissante démentielle, la CLCV fait trois propositions :

- La mise en œuvre d’une politique globale du stationnement dans les grandes agglomérations avec la création de parcs de stationnement accessibles, incitatifs et couplés aux transports en commun

- L’obligation pour tous les gestionnaires de parking de communiquer l’ensemble de leurs tarifs ainsi que les places disponibles tant à l’entrée du parking que via des systèmes de collectes à distance (sites internet, Smartphone etc.)

- La mise en place de sites internet comparatifs des tarifs pratiqués par l’ensemble des parkings pour les différentes villes et par quartier.


Reste à voir maintenant si certains politiques prendront le risque de prendre ce problème à bras-le-corps puisqu’il ne faut pas oublier que les automobilistes sont également des électeurs… A bon entendeur…