Le péage urbain ? Un système automatisé de péage à l'entrée du centre-ville de grandes agglomérations : un système de caméras de vidéosurveillance analyse les plaques minéralogiques des voitures qui entrent en ville et les compare avec la base de données des personnes ayant réglé le droit de péage. Faire payer l'entrée dans la ville fait partie d'une politique globale de transport et sert les objectifs suivants : réduire l'encombrement routier ; améliorer le service des transports en commun (décongestionner les centres urbains de ces métropoles en incitant les habitants de banlieue qui s'y rendent pour leur travail à garer leurs véhicules dans des parkings relais à la périphérie du centre et à emprunter les transports en commun) ; aider significativement au financement des transports en commun ; rendre la distribution des biens et des services plus fiable et efficace.

Les villes et pays phares

Singapour a adopté le péage urbain en 1975. En 1991, la circulation a baissé de 45 % au profit de transports collectifs adaptés aux besoins. Il a été modernisé en 1998 et voit sa tarification varier selon la densité de circulation.

A Londres, ce sont des caméras infrarouges qui identifient la plaque minéralogique de la voiture. Elle est enregistrée dans une base de données puis utilisée dans le système de gestion des paiements et des amendes. L'investissement financier nécessaire dans la technologie du péage est loin d'être négligeable. Londres s'est équipé d'un tel système en février 2003 pour les automobilistes qui empruntent le centre ville, soit environ 20 km2 autour de la City et de Westminster. Cette zone a été élargie depuis le 19 février 2007 aux quartiers de Knightsbridge, Kensington et Chelsea, la faisant doubler en superficie. L'agacement, notamment des commerçants, alimente les conversations. Les résidents ont le droit à une réduction de 90%. Pour l'année 2005-2006, cette taxe a apporté 270 millions de francs aux finances de la ville. L'infastructure peut ensuite servir à ajouter une autre taxe pour les véhicules gourmands en carburant comme les gros 4x4. Il est effectif de 7h à 18h30.

Pour protéger son centre historique, Rome a mis en place une autorisation spéciale qui en réserve l'accès aux résidants. Géré par lecture vidéo, le système permet également le stationnement, moyennant un forfait d'environ 500$ CAN par an.

La Norvège : trois de ses plus grandes villes (Oslo, Bergen et Trondheim) utilisent le péage urbain. A Oslo précisément, il a été instauré en 1990. Il ceinture une zone de 40 km2 au sein de la capitale norvégienne. Il a surtout pour objectif de financer infrastructures et transports en commun. Il coûte 2 €. Pour décongestionner le trafic, il est secondé par un tunnel de 2 km sous le centre-ville. En 2002, une baisse de 20 % de la circulation automobile avait été observée. Le péage est gratuit pour les deux-roues motorisés.

La Suède avait opté pour une période d'essai de six mois pour le péage urbain qui s'était achevée le 31 juillet 2006. Durant cette période seuls les bus, taxis, véhicules à propulsion hybride et véhicules électriques ainsi que les véhicules immatriculés à l'étranger pouvaient entrer dans le centre ville sans avoir à s'acquitter de la taxe. Malgré les mécontentements des automobilistes, un référendum organisé en septembre 2006 a fait ressortir que 53% des interrogés se disaient favorables à l'application de ce système.

Bon pour l'environnement

On peut déjà voir une amélioration de l'environnement grâce à la diminution du nombre de voitures et à une circulation plus fluide. Depuis la mise en place du péage urbain, les habitants sont plus nombreux à choisir d'emprunter les transports en commun au lieu de prendre la voiture : métro, trains et autobus. L'augmentation ne tient pas uniquement au péage urbain, elle est due aussi à l'amélioration du réseau.

Faire attention au péage urbain !

  • rendre absolument transparents l'objectif du péage urbain (diminution des nuisances environnementales) et la gestion des recettes du péage,
  • l'utilisation des fonds pour l'amélioration des transports en commun permettra une meilleure acceptation de l'augmentation des coûts de circulation en voiture pour les habitants,
  • si la tarification est mal adaptée, et notamment trop basse, la diminution de l'usage de la voiture sera quasi nulle. L'étude sur les tarifs, prenant en compte des facteurs tels que les horaires, le type de moteur du véhicule entre autres doit être spécifique à la localité,
  • ne pas déplacer les problèmes de circulation du centre à la périphérie de l'agglomération. Le plan de mise en place doit prendre en compte ce facteur en mettant en place par exemple des parkings (payants ou relais) pour éviter le sentiment d'injustice des habitants de la périphérie.

Paris, Bruxelles et Montréal s'intéressent au péage urbain. Vont-elles l'adopter un jour ?

Source : ecologie urbaine, wikipedia, econologie, sweden