La France est le premier producteur agricole en Europe. Son objectif : incorporer 5,75% de biocarburants dans l'essence et le gazole en 2008 et 7% en 2010, contre moins de 1% actuellement. L'Union européenne s'est fixée l'objectif suivant : les biocarburants doivent représenter 10% de la consommation de carburants en 2020.

La Confédération paysanne, le 2e syndicat agricole français, affirme que les agro-carburants concourent à l'envolée des prix alimentaires au niveau mondial et contribuent en France à creuser le fossé entre céréaliers et éleveurs. Elle a souhaité frapper fort pour les dénoncer : hier soir à Paris dans la station Total de la Porte d'Orléans, environ 50 de ses militants ont bloqué une pompe distribuant du Superéthanol E85 (85% d'éthanol et 15% d'essence) afin de manifester leur mécontentement envers la culture des agro-carburants.

Le représentant de la Confédération paysanne, Régis Hochart, a détaillé cette action coup de poing : "Nous avons enlevé les flancs de la pompe et enveloppé celle-ci avec des sacs pour empêcher son fonctionnement, car nous demandons l'abandon en Europe des cultures destinées aux agro-carburants." Petit rappel : le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a indiqué à l'occasion du Forum international de l'énergie à Rome que la France envisageait de faire "une pause" dans les biocarburants de 1ère génération produits à partir notamment de céréales, pointés du doigt car ils font de l'ombre aux cultures alimentaires. D'après lui, la France veut ainsi privilégier les biocarburants de 2e génération (voir article). La Confédération paysanne poursuit ses revendications et agit en conséquence : elle sème une graine de rébellion pour en récolter les fruits !

(Source : AFP)