Sergio Marchionne, le patron de Fiat et Philippe Varin, directeur de PSA, avaient tous deux pointé il y a quelques semaines la relation entre les grandes difficultés rencontrées par les constructeurs généralistes en Europe et une production trop importante et pas forcément en phase avec la demande actuelle. En conséquence, ils demandaient une aide de la commission européenne pour faire face à la crise qui touche l'automobile en Europe.

Seulement parmi toutes les marques automobiles européennes généralistes, une a fait d'énormes profits en 2011 et a dégagé une marge opérationnelle positive (7,1 %) alors que d'autres peinent et pensent plutôt à limiter la casse. Cette marque, c'est bien entendu Volkswagen. Son directeur des ventes Christian Klingler (élu il y a peu "homme de l'année 2011") a affirmé il y a quelques jours que la surproduction était en quelque sorte un faux débat et que le problème majeur est ailleurs : "Le débat des surcapacités de mon point de vue n’est peut-être pas le bon. Pour moi le débat doit être sur la compétitivité. Finalement quand on est compétitif, très compétitif, la question sur la surcapacité ne se pose pas au même niveau".

Le seul point sur lequel Christian Klingler est d'accord avec Marchionne et l'ACEA (association des constructeurs européens automobiles), c'est lorsque l'Italien estime que l'Europe doit faire quelque chose sur les échanges entre l'Europe et l'Inde, la Corée du Sud ou encore le Japon. Les autos étrangères sont facilement importées et vendues en Europe par les marques de ces pays, mais dans l'autre sens c'est souvent bien plus compliqué.

On peut prendre cela comme l'on veut, mais il est peut-être plus facile de dire que le problème n'est pas la surproduction mais la compétitivité lorsqu'on est deuxième constructeur mondial avec plus de 8 millions de véhicules vendus sur l'année précédente. La compétitivité pour Volkswagen n'est certainement pas un problème, étant donné que leurs autos se vendent bien. Finalement, le vrai souci est probablement l'image de marque : les autos Volkswagen ne sont pas nécessairement meilleures ou moins bonnes que leurs équivalentes européennes, elles profitent peut-être d'une image de marque plus valorisée que chez la concurrence.