La ville de Paris n'est pas la seule à afficher des réserves après l'annonce par le gouvernement de catégories de véhicules dont la circulation pourrait être interdite dans les futures Zapa françaises. La municipalité de Clermont-Ferrand, également candidate à l'instauration de ces zones à faibles émissions de polluants, a à son tour émis un communiqué de presse.


Elle rappelle que le dispositif Zapa, issu de la loi Grenelle II, a pour objectif de lutter contre les particules fines et contre le dioxyde d'azote et que le plan dévoilé par le gouvernement le 7 avril dernier se base sur l'immatriculation des véhicules, estimant que plus le véhicule est ancien, plus il pollue. La municipalité de Clermont-Ferrand craint ainsi que ne soit instaurée une mesure allant « à l’encontre des valeurs de mixité sociale » défendues par la ville et une interdiction « de nature à provoquer une réaction de rejet » parmi les habitants. « Les véhicules les plus anciens ou les moins coûteux seraient concernés par l’interdiction tandis que certains véhicules très puissants y échapperaient (…) En aucun cas il ne peut s’agir de créer une discrimination qui pénaliserait les citoyens les plus vulnérables socio-économiquement ; la défense de l’environnement ne peut se faire au détriment de l’égalité et de la justice sociale », poursuit le communiqué.


La municipalité souhaite ainsi une concertation, prenant en compte l'opinion de tous, et la réalisation d'une étude se penchant « en priorité (sur) les niveaux de qualité de l’air sur les 21 communes de l’agglomération et surtout (sur) les impacts socio-économiques des actions qui pourraient être mises en œuvre si Clermont communauté décidait de se lancer dans une telle expérimentation sur 3 ans ». Elle rappelle également que l'efficacité des Zapa ne pourra être validée que si d'autres initiatives développant les transports alternatifs (« valorisation du co-voiturage, densification des transports en commun, optimisation du report modal, réalisation de pistes-cyclables, promotion des cheminements doux, livraisons mutualisées, etc. ») sont mises en place. « Il n’est aujourd’hui pas envisageable dans les villes de l’agglomération clermontoise d’interdire certains véhicules en centre-ville instituant de fait une interdiction de circuler dans ces secteurs aux moins favorisés », conclut-elle.