Votre navigateur ne supporte pas le code JavaScript.
Logo Caradisiac    
Publi info

Le nouveau visage de l'industrie automobile française

Dans Economie / Politique / Industrie

André Lecondé

L’industrie automobile française a beau montrer des signes encourageants, rien ne sera plus jamais comme avant. Les volumes et les emplois d’avant la crise sont définitivement à ranger au rayon des souvenirs. Délocalisations, précarisations et problème de qualité sont les nouvelles réalités.

Le nouveau visage de l'industrie automobile française

Les dernières nouvelles concernant le marché français de l’automobile ont été rassurantes. Se remettant doucement d’une crise notamment ressentie en 2013, les ventes tricolores se redressent et la crête des 2 millions d’immatriculations semble prenable. Du jamais vu depuis 2011.

Pas mal, mais encore loin des 2,3 millions de 2009. Une embellie qui impacte logiquement son industrie heureuse de produire à nouveau. Certes, mais pour autant, rien ne sera plus jamais comme avant. Les délocalisations et la précarisation des emplois ont définitivement façonné un univers aux nouvelles valeurs.

D’abord le chiffre : avec plus de 1,5 million de véhicules particuliers sortis des usines l'an dernier, c’est une progression de 100 000 voitures en deux ans dont il faut se féliciter. Tout en ayant en mémoire que cette valeur représente un million de moins qu'en 2007, dernier millésime avant la crise. Ceci constaté, quelle est la réalité sur le terrain ? Réponse, tout ce qui ressemble à un déclin industriel. Les usines ferment ou réduisent leur activité. Il y a eu la fermeture de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en 2014, et il y a les suppressions de lignes de montage sur d'autres sites.

Chez Renault, on répond que son site de Flins (Yvelines) récupère cette année une partie de la production de la Nissan Micra. Dont acte, mais entre-temps, "Renault a eu un plan de compétitivité qui a fait partir 7 500 personnes et ils sont passés de 32 heures à 35 heures de travail hebdomadaire sans augmentation de salaire", rappelle à l'AFP Jean-François Belorgey, expert automobile au sein du cabinet d'audit EY.

Le fait est que tant Renault que PSA ont bâti des usines modernes dans ces pays pour y produire à moindre coût. Le Clio n’est pas près de revenir de Turquie. De l'Europe de l'Est à l'Afrique du Nord en passant par l'Espagne, les délocalisations qui ont été faites sont inéluctables, en particulier pour les voitures aux marges les plus faibles. Sur ce point, dans la compétition internationale, l'industrie automobile française est décrochée : sa valeur ajoutée a chuté de 29 % entre 2008 et 2014, selon l'assureur-crédit Coface.

Abonnez-vous à la newsletter de Caradisiac

Recevez toute l’actualité automobile

L’adresse email, renseignée dans ce formulaire, est traitée par GROUPE LA CENTRALE en qualité de responsable de traitement.

Cette donnée est utilisée pour vous adresser des informations sur nos offres, actualités et évènements (newsletters, alertes, invitations et autres publications).

Si vous l’avez accepté, cette donnée sera transmise à nos partenaires, en tant que responsables de traitement, pour vous permettre de recevoir leur communication par voie électronique.

Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement de ces données, d’un droit de limitation du traitement, d’un droit d’opposition, du droit à la portabilité de vos données et du droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (en France, la CNIL). Vous pouvez également retirer à tout moment votre consentement au traitement de vos données. Pour en savoir plus sur le traitement de vos données : www.caradisiac.com/general/confidentialite/

Les effectifs ont fondu. Hors intérim, le secteur a perdu 75 000 emplois entre début 2008 et mi-2016, selon l'Insee. Plus de 20 000 postes ont été supprimés dans la division automobile de PSA, plus de 10 000 chez Renault, soit un quart des salariés en CDI/CDD des deux constructeurs nationaux. Les sous-traitants ont également payé leur tribut : près de 40 000 emplois ont disparu chez les équipementiers. La filière française a énormément souffert.

Celle-ci dans son ensemble s’en remet à présent à l’intérim. Renault a plus que triplé son recours aux travailleurs intérimaires qui, depuis 2013, sont passés de 4,5 % à 16,8 % de son effectif fin 2015. Chez PSA, leur nombre a augmenté de 20 % dans le même temps. Devenu massif, l'intérim représente "la moitié des postes sur certaines lignes" et s'étend à "l'encadrement de proximité", posant parfois "des problèmes de non-qualité", selon M. Gabriel Artero, président de la CFE-CGC Métallurgie. Pas de quoi être rassuré pour l’avenir.

SPONSORISE

Actualité Ds

Toute l'actualité

Forum Ds

Commentaires ()

Déposer un commentaire