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80 km/h : le bilan communiqué "de façon imminente"

En marge d'une proposition de loi sur le permis à points au Sénat, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, a indiqué qu'une "analyse du bilan" du 80 km/h serait tout prochainement rendue publique. Cette dernière devrait alors notamment porter sur les "effets induits" de la mesure, comme "les temps de déplacement", "la cohabitation entre les poids lourds et les véhicules particuliers" et "la consommation de carburant ainsi que la production de CO2".

80 km/h : le bilan communiqué "de façon imminente"

Nul doute, le bilan routier 2018 sera meilleur que 2017… Il faudrait un mois de décembre catastrophique (avec près de 500 décès sur ce seul mois, voir les chiffres des tués à 30 jours sur la route ci-dessous) pour faire pire. Bien au contraire, il se pourrait même que le record de 2013 - année où la mortalité routière a été la plus basse en France, avec 3 268 victimes – soit battu. De quoi considérer l'abaissement du 80 km/h sur le réseau secondaire, décidé il y a un an et mis en place à l'été dernier, comme une réussite.

Ça tombe bien : "L'analyse du bilan de cette mesure devrait être communiquée par le gouvernement de façon imminente", vient d'indiquer le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, ce mercredi après-midi, au Sénat, où une proposition de loi relative à l'aménagement du permis à points, était discutée. En l'occurrence, celle-ci, qui visait à raccourcir de six à trois mois le délai de récupération quand il n'y a qu'un seul point de retiré, n'a pas été adoptée.

La mortalité routière en France (tués à 30 jours)

Mois/Année 2013 2016 2017 2018
Janvier 243 236 255 227
Février 221 263 204 217
Mars 200 255 267 233
Avril 236 243 281 284
Mai 224 294 297 268
Juin 293 285 324 286
Juillet 344 356 343 325
Août 322 301 297 251
Septembre 312 334 297 323
Octobre 308 315 319 275
Novembre 252 258 272 267
Décembre 313 337 292 NC
Total 3 268 3 477 3 448 NC
Source : selon les chiffres publiés dans les bilans de la Sécurité routière (une majorité des chiffres 2018 restent d'ailleurs provisoires). "NC" pour "non encore connu"

Mais Laurent Nunez n'a pas attendu la communication de cette évaluation du 80 km/h pour en dresser quelques grandes lignes… La mesure est "positive si l'on se borne à constater en première analyse les baisses de la mortalité enregistrées depuis le 1er juillet [date de son instauration, NDLR], par rapport aux mêmes mois en 2017", a-t-il ainsi fait valoir, tout en prenant bien soin de remarquer que l'augmentation massive depuis la mi-novembre des dégradations de radars "aura nécessairement un impact négatif".

Reste que le décompte mensuel des tués (ci-dessus) ne permet pas non plus de tirer ce genre de conclusions hâtives. Ou sinon, comment expliquer que novembre 2018 demeure quand même meilleur que novembre 2017 ? Que même sans prendre en compte novembre, la baisse de la mortalité a tout de même été un peu plus rapide sur les six premiers mois de l'année (-6,9 %) qu'après la mise en place du 80 km/h (-6,5 % entre juillet et octobre) ? Que cette tendance à la baisse de la mortalité s'est également amorcée dès 2017, soit avant même l'annonce de l'abaissement de la vitesse limite ?

La mesure ne vaudrait "pas un clou"

d'un point de vue socio-économique

Que faut-il attendre sinon de cette "analyse du bilan" ? Laurent Nunez a précisé qu'il avait demandé, avec le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, que cette étude permette "de mesurer l'impact réel" du 80 km/h "en termes d'effets induits, notamment sur les temps de déplacement, la cohabitation entre les poids lourds et les véhicules particuliers, et la consommation de carburant ainsi que la production de CO2". Autant de sujets - ou presque - abordés pour rappel dans l'évaluation du 80 que l'association 40 millions d'automobilistes a commandée à l'économiste Rémy Prud’homme.

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Or, pour ce dernier, le coût du temps perdu - qu'il estime à 300 millions d'heures, soit en multipliant par la valeur officielle du temps de transport, à 4 400 millions d’euros par an - est sans commune mesure avec les gains potentiellement obtenus par ailleurs. Les vies sauvées et les blessés épargnés ne permettraient d'économiser "que" 600 millions d'euros. Quant au gain de carburant consommé et de CO2 rejeté, il serait carrément "négligeable". Pour finir, la facture serait ainsi de 3,8 milliards d'euros par an.

"D'un point de vue socio-économique, la mesure ne vaut pas un clou. Si une vraie étude d'impact avait été menée avant de prendre une telle décision, elle n'aurait jamais été prise !", nous souffle un ancien de la Cour des Comptes. De là à ce qu'elle soit complètement remise en question…

Notre précédent article sur le sujet : 80 km/h : résultats "contrastés" selon un comité d'évaluation, la Sécurité Routière s'agace

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