Comme pour son premier bilan l'an dernier, Manuel Valls a annoncé lundi une forte baisse du nombre de morts sur les routes françaises (hors Outre-mer) en 2013, avec 3 250 tués. En outre, « contrairement à 2012, la baisse de la mortalité concerne (…) toutes les catégories d’usagers », s'est réjoui le ministre de l'Intérieur. Les automobilistes et, dans une moindre mesure, les cyclomotoristes, en ont ainsi profité (-14 % pour ces deux catégories), mais les piétons et les cyclistes aussi, avec les concernant une baisse respective du nombre de morts de 7 et 8 %.

Selon les premières analyses de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), qui a établi ce bilan provisoire, les principales causes de la mortalité routière demeurent la vitesse, à 25 %, et l'alcool, à 20 %. Arrivent ensuite les refus de priorité à 14 %, tandis que les stupéfiants sont à 4 %. Enfin, à « ce stade des enquêtes, encore 37 % des causes ne sont pas déterminées », précise l'ONISR.

Selon les responsables de la Sécurité routière, réunis lors de cette conférence de presse, même si un changement certain des comportements des conducteurs explique en partie ces bons chiffres, ceux-ci sont aussi le résultat d'une météo peu propice aux déplacements, à la crise économique et à la cherté des carburants.

Les radars restent la première arme répressive

Il n'en reste pas moins que la vitesse devrait rester au coeur de la politique répressive. Il paraît en effet ne faire aucun doute pour Manuel Valls que le « contrôle automatisé a donné des résultats très nets et cela très rapidement. » Puisqu'en dix ans, a-t-il rappelé, le déploiement des radars a fait « baisser la vitesse moyenne de plus de 10 % », ce qui a permis de réduire « le nombre de morts sur nos routes », en passant de plus de 8 000 en 2000 à 3 250 aujourd’hui.

Certes, le ministre de l'Intérieur a confirmé à cette occasion que le nombre de radars resterait à peu près stable cette année : « avec près de 4 100 équipements installés aujourd’hui et une centaine de plus en 2014, nous sommes arrivés à maturité du déploiement ». Mais il n'a pas complètement fermé la porte à une réduction des vitesses limites sur le réseau secondaire (aujourd'hui limité à 90 km/h), avec un baisse de 10 km/h comme sur le périphérique parisien, et comme préconisé dans le rapport du Conseil national de la sécurité routière (CNSR) remis le 29 novembre dernier.

Avec une possible baisse de certaines vitesses limites

Il ne faut pas non plus oublier que le parc des radars automatiques doit se moderniser cette année. Parmi les modèles de nouvelle génération, Manuel Valls a cité les 79 premiers radars permettant de contrôler les véhicules dans le flot de la circulation, ces nouveaux « mobiles-mobiles » (ou RMNG pour radars mobiles nouvelle génération), qui ont, selon lui, « incité plus encore les conducteurs à respecter les limitations de vitesse ». Il a parlé aussi des dispositifs permettant d’identifier un véhicule en excès de vitesse dans sa voie de circulation, soit des radars discriminants, ainsi que ceux contrôlant la vitesse moyenne, c'est-à-dire les radars tronçons, et encore les radars semi fixes pour les zones de travaux, autrement dit les radars chantiers.

Le ministre de l'Intérieur a tenu à revenir sur l'annonce de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, de « réduire le champ des infractions correctionnelles », en transformant certains délits routiers en contraventions. En matière de Sécurité routière, les effets d'annonce ne sont pas sans impact et le message des autorités en la matière veut rester en effet ferme ! L'idée n'est pas de lever le pied et d'adoucir la répression, mais de rendre le système plus efficace avec des procédures plus courtes et donc des sanctions infligées plus rapidement.

Enfin, les travaux engagés autour des éthylotests anti-démarrage, des boîtes noires - ce que le discours officiel nomme les « enregistreurs de données routières » -, ou bien encore de la circulation inter-files pour les deux roues motorisés doivent se poursuivre. Un comité interministériel de la sécurité routière devrait se réunir avant l’été et faire notamment le point sur tous ces sujets.