Suite au scandale, et probablement pour tenter de contenir la colère de très "procéduriers" américains, le groupe Volkswagen avait annoncé la mise en place d'une procédure d'indemnisation, pour les 480 000 propriétaires concernés, propriétaire d'un modèle doté du logiciel "tricheur". En l'espèce, une carte de crédit prépayée de 500 dollars, un bon d'achat de 500 dollars sous forme de carte également, à utiliser dans le réseau VW, et une assistance dépannage gratuite pendant 3 ans. Dans la foulée, des associations de consommateurs allemandes avaient réclamé, en toute logique, des indemnisations comparables pour les propriétaires de leur propre pays. Une demande et une attente partagée au final par tous les propriétaires européens de modèles concernés, soit tout de même près de 8,5 millions de personnes.


Sauf que : "Il n'y aura pas de compensation financière pour les propriétaires de ces véhicules en Allemagne" a indiqué à l'AFP Enrico Beltz, le porte-parole du groupe VAG pour les ventes.

Une indemnisation équivalente, qui coûtera 480 millions de dollars à la marque aux USA, aurait un coût en Europe de 8,5 milliards de dollars environ, soit 8 milliards d'euros. En plus du coût du rappel. Un chiffre qui ne doit pas être du goût du nouveau patron de VW, Matthias Müller…


Autres justifications avancées par le constructeur pour justifier cette inégalité de traitement entre le nouveau et le vieux continent : "ces deux marchés ne sont pas comparables". En effet "aux USA, le diesel est une technologie minoritaire, un très petit segment" du marché automobile et "les propriétaires, en plus de débourser davantage pour acheter leur véhicule, payent leur carburant plus cher à la pompe", sous-entendu que les automobilistes allemands. Mais surtout, en Allemagne, le diesel représente 50 % du marché.

Une demi-vérité, car si le gazole est effectivement plus cher à la pompe aux États-Unis que le sans-plomb, sa valeur faciale est inférieure à celle du gazole en Allemagne (0,64 € contre 1,20 € au 23 novembre 2015, et 0,62 € pour le sans-plomb) !


Et le porte-parole de conclure que le but de la mise à niveau, dont les modalités ont été précisées hier mercredi 25 novembre, était de remettre aux normes les voitures sans que leurs performances et agrément de conduite ne soit modifiés. "Si nous y parvenons, un dédommagement des clients allemands n'aura pas lieu d'être".


Il nous reste cependant malgré toutes ces explications très politiques, un arrière-goût de "deux poids, deux mesures", la mise aux normes des véhicules américains ne devant pas être très différente de celle des véhicules européens, on ne voit pas en quoi le dédommagement "aurait lieu d'être" pour eux et pas pour les Européens.