A Bothaville (225 km au sud-ouest de Johannesburg), la construction de la première usine de bioéthanol en Afrique sera terminée fin 2007. Elle produira jusqu’à 473 000 litres d’alcool éthylique chaque jour à partir de la fermentation de 1 200 tonnes de maïs jaune. La société sud-africaine Ethanol Africa est la première dans le pays à se consacrer à la production de bioéthanol. Son ambition : investir dans toute l’Afrique australe pour fournir un marché mondial en pleine expansion, suite à l’envolée du prix du baril et à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. D’ici à 2010, elle envisage de construire 7 autres usines dans le pays : un investissement de près de 500 millions d’euros. Le site de Bothaville dans la province de l’Etat libre (Free State) a été sélectionné pour sa localisation, au centre du "triangle" de production de maïs en Afrique du Sud. Les petits producteurs africains fourniront 30% des besoins de l’usine qui s’étendra sur 30 hectares. Environ 10 000 emplois directs et indirects seraient ainsi créés.

Johan Hoffman, le PDG de Ethanol Africa, a indiqué : "Certains disent que le bioéthanol n’est pas rentable si le prix du pétrole est inférieur à 90 dollars le baril. Mais c’est faux ! Selon nos calculs, même en dessous de 50 dollars, on peut encore faire un profit. Le prix du pétrole devrait de toute façon rester élevé dans les années à venir. La demande est énorme sur le marché mondial ! Le bioéthanol est l’un des secteurs économiques les plus prometteurs en Afrique. C’est le seul continent qui dispose de vastes surplus de terres cultivables."

Les huit usines devraient produire 1,24 milliard de litres pour répondre à 80% des besoins en bioéthanol de l’Afrique du Sud : le parc automobile (6 millions de voitures) devrait connaître une hausse de moitié en dix ans. L’Afrique du Sud est le pays le plus polluant du continent. Gourmand en charbon, il produit 2% des émissions mondiales de CO2. Ethanol Africa souhaite également investir dans des pays d’Afrique australe (Angola, Zambie, Tanzanie et Mozambique) afin de produire du biocarburant à partir de maïs, de canne à sucre ou de sorgho.

Source : RFI Photo : AFP