Pas de gel des prix comme l'annonçait François Hollande alors candidat, mais plutôt une baisse des taxes qualifiée de « modeste et provisoire » par le Premier ministre : les réactions de tous bords n'ont pas manqué de rapidement affluer, avec une majorité d'éditorialistes la qualifiant de tiède et l'opposition, sans surprise, de démagogique.

Les associations de consommateurs dénoncent les marges de raffinage des petroliers

Les professionnels du secteur sont eux en tout cas ravis que la promesse électorale du Président de la république ait été mise de côté, puisqu'ils n'auront pas à rogner sur leurs marges, comme l'a annoncé Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières : « Les déclarations du Premier ministre vont dans le bon sens. On avait dit depuis le début que pour atténuer l'augmentation des prix des carburants, il fallait d'abord jouer sur les taxes, le gouvernement reconnaît cette réalité ».

Les associations de consommateurs, elles, font plutôt la moue et montrent du doigt les pétroliers et leur marge de raffinage : « Entre 2009 et 2012, le prix de l'essence a augmenté de 40 % TTC. Mais hors taxes, l'essence a augmenté de 117 %. Pour le gazole, l'augmentation est de 43 % TTC et de 87,8 % hors taxes » a notamment déclaré Alain Bazot, président de l'UFC-Que choisir, avant de conclure que la mesure aura un « effet assez homéopathique pour le consommateur ».

Et combien coûtera une telle mesure ? Selon Les Échos, l'État perçoit 60,69 euros par hectolitre de sans-plomb et 42,84 euros par hectolitre de gazole, via la TVA et la TICPE (ex TIPP), ce qui a abouti à un grand total de 33 milliards d'euros de recette l'année dernière. En faisant une croix sur 500 millions d'euros de recettes en baissant la TICPE (puisqu'il faut passer par Bruxelles pour toucher à la TVA), les prix au litre peuvent être baissés de 4 centimes pendant trois mois, quand le prix au litre de l'essence comme du gasoil a augmenté de plus de 13 centimes depuis le début de l'été. Et cela rentrera en contradiction avec l'engagement du Gouvernement de ramener le déficit public à 3 % du PIB en 2013 : en clair, il faudra que ce soit compensé ailleurs.