Même si Jean-Louis Borloo continue de vanter les mérites de son bonus/malus écologique, les professionnels de l’automobile ne sont pas du tout convaincus : la majorité d’entre eux souhaitent même sa suppression.

Répondant à un sondage mené par le site automobile www.autoactu.com, 53% des professionnels de l’auto ont déclaré souhaiter la suppression du bonus/malus écologique. Seuls 5% disent vouloir garder le dispositif actuel mis au point par le Ministère du Développement Durable.

L’étude a été réalisée sur un panel de 139 professionnels, entre le 8 et 21 septembre dernier. On peut lire sur le site : « Sur les trois pistes d'aménagement possibles, les professionnels ne tranchent pas avec 16% pour l'avancement d'un an des seuils de déclenchement des bonus et malus; 14% pour la suppression du bonus en ne conservant que le malus et 13% pour la hausse du malus. Seulement 5% estiment qu'il faut laisser la mesure en l'état, décision finalement prise par le gouvernement ! »

La grogne des professionnels de l’auto est surtout due à une réglementation lunatique, qui change sans arrêt de cadre législatif (émissions de CO2, normes EURO…) : les professionnels n’ont en effet pas le temps ou les moyens de s’adapter au marché et à la législation. Et ce n’est plus une surprise : le secteur automobile va mal.

Rémy Pothet (Global Sector Head de TNS Automotive) est perplexe : « Alors que chacun s’accorde à reconnaître qu’il devient très urgent de réduire au plus vite les émissions de CO2 en encourageant les consommateurs à se tourner vers des véhicules plus sobres et plus efficaces, ces résultats peuvent paraître surprenants. […] Faut-il y voir un ras le bol des professionnels face à la multiplication des impôts et subventions qui modifient sans cesse le cadre dans lequel ils exercent leur activité et les transforment parfois en percepteur des impôts ? »

La cacophonie entre Bercy et Jean-Louis Borloo est encore et toujours d’actualité : à l’heure où les caisses de l’Etat font grise mine, c’est donc une majorité de professionnels (53%) qui prône la suppression du bonus/malus afin d’abaisser le coût des finances publiques.