Un papier des Echos d'hier nous apprend que Carlos Ghosn a convoqué une réunion extraordinaire du Conseil d'Administration de Renault pour discuter de « l'évolution de la composition de l'actionnariat et (des) conséquences sur l'alliance ». Cet intitulé pour le moins explicite nous montre que la montée au capital de l'État français n'était pas attendue et qu'elle « cache » des motivations particulières.

En effet, l'objectif serait pour l'État d'avoir suffisamment de poids lors de la prochaine assemblée générale pour imposer « les droits de vote double » prévus par la loi dite Florange qui cherche à favoriser l'actionnariat à long terme. Ces droits de vote double ne sont pas dans les plans de Renault qui dans son projet présente une résolution qui vise à déroger à cette loi et à favoriser le principe « d'une action égale une voix ».


Cette réunion extraordinaire peut être vue comme la réplique de Carlos Ghosn à cette montée au capital (L'État pourrait en détenir près de 20% après son opération). On ne sait pas encore quelle sera la teneur de la réponse mais les Échos évoque la colère des membres du Conseil d'Administration et certains parlent désormais d'une réaction de Nissan, l'allié qui détient 44,3% de Renault mais qui ne possède aucun droit de vote selon les termes originaux de l'alliance scellée lors du rapprochement. La réplique pourrait donc chercher à contrer la montée en puissance de l'État français. Affaire à suivre.