Actuellement la moyenne européenne des rejets de CO2 se situe à 140 g/km. Or la Commission Européenne a décidé que celle-ci devait tomber à 95 g en 2020. Les constructeurs doivent donc faire baisser le CO2 de leurs modèles. Pour Renault, cet objectif est tout à fait réalisable puisque le constructeur indique que sa moyenne est actuellement de 135 g c'est-à-dire inférieure à celle européenne et qu’un vaste programme a été mis en place dans ce but. Ainsi, selon les estimations de la firme au losange, ses rejets moyens devraient être de 120 g en 2013 et de moins de 100 g en 2015. Des résultats dus aux véhicules électriques qui seront  commercialisés prochainement mais également aux nouveaux moteurs essence et diesel baptisés « Energy » qui vont être introduits dans les mois à venir.  Caradisiac vous propose aujourd’hui l’essai du premier moteur de cette nouvelle génération, le 1.6 dCi 130 ch qui fera ses débuts en juin sur le Scénic et le Grand Scénic.

Une motorisation bourrée de technologie

Essai - Renault Scénic 1.6 dCi 130 ch : technologique

Pour élaborer ce moteur, Renault est parti d’une feuille blanche ou presque puisque 75% des pièces sont inédites tandis que les autres proviennent du 2.0 dCi. Les ingénieurs de Rueil ont donc mis dans ce 1.6 tout leur savoir-faire. Ainsi, il est doté des dernières innovations technologiques puisqu’il fait appel au downsizing avec augmentation du nombre de soupapes (de 8 à 16 soupapes), dispose d’un Stop & Start avec récupération de l’énergie au freinage (il s’agit du premier Stop & Start de Renault), d’une vanne EGR à basse pression, d’un thermomanagement qui permet une hausse de la température moteur plus rapide lorsque celui-ci est froid, d’une pompe à huile à cylindrée variable et d’un swirl variable qui optimise le brassage air-carburant.

Des pièces provenant de la F1

Mais ce n’est pas tout car ce bloc est l’un des premiers à bénéficier aussi largement de la collaboration entre les hommes de Rueil qui conçoivent la majorité des moteurs Renault et ceux de Viry Chatillon qui  donnent naissance à tous les moteurs de F1.  Il inaugure ainsi une architecture moteur carré (très commune en F1) avec l’alésage de taille similaire à la course du piston, une circulation d’eau transversale qui permet un meilleur refroidissement  ainsi que des segments spécifiques sur les pistons.

En termes de résultat, ce 1.6 dCi développe au final une puissance de 130 ch, soit la même chose que le 1.9 dCi qu’il remplace. Son couple s’élève à 320 Nm à 1 750 tr/min avec 80% disponible dès 1 500 tr/min. Renault annonce une consommation de 4,4l/100 km et des rejets de CO2 de 115g/km soit une baisse de la conso de 20%, un gain d’autonomie de 300km, et une diminution de 30 g/km par rapport au 1.9 dCi. Ce moteur apparait donc comme le 1.6 diesel le plus puissant du marché, selon le constructeur, et il fait du Scénic le monospace compact le plus sobre du marché. Que demander de plus ?

Et à l’usage ?

Essai - Renault Scénic 1.6 dCi 130 ch : technologique

La technologie est là, le discours marketing bien rodé mais comment se comporte ce 1.6 dCi sur route. Et bien finalement pas si mal. Premier constat, la sonorité qui a été réduite de moitié est plutôt discrète. On retrouve avec plaisir le comportement d’ensemble des moteurs dCi avec une bonne allonge et une grande plage d’utilisation. L’instrumentation vous indique d’ailleurs la meilleure grâce à une signalétique verte. Silencieux et docile, ce moteur souffre toutefois d’un creux lors des reprises à bas régimes et notamment en dessous de 1 500 tr/min. Passé ce cap, le Scénic est plutôt plaisant à conduire. Les performances sont donc dans la moyenne mais elles s’améliorent par rapport au 1.9 dCi, notamment le 0 à 100 km/h avec 0,3 s de mieux. Couplé à une boite à 6 rapports fluide et précise, on regrettera tout de même que ce moteur ne soit pas disponible avec la boite à double embrayage EDC qui reste pour l’instant réservée au 1.5 dCi 110 ch.  Lors de notre essai, nous avons relevé une consommation plutôt mesurée. En forçant, nous n’avons jamais dépassé les 8 l et une conduite coulée est synonyme d’une moyenne avoisinant les 5,5 litres, ce qui est convaincant.


TCHAT EXCLUSIF CARADISIAC

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