Mon collègue François Chapus vous a déjà présenté, en long, en large et en travers la nouvelle Polo en version 5 portes. Et en tout état de cause, je pourrais peu ou prou faire un simple copier collé de son essai, en remplaçant "5 portes" par "3 portes". Mais il n'avait pas eu l'occasion d'essayer la motorisation 3 cylindres essence 1.2 de 70 ch., que nous avons l'occasion de prendre en main cette fois-ci.

Seul le nombre de portes change.

Essai  - Volkswagen Polo 3 portes : 2 en moins ne gâchent rien...

En effet, mis à part le nombre d'ouvrants, rien ne diffère entre les 2 versions. Toutes les mesures, longueur, largeur, hauteur, habitabilité, sont équivalentes à la 5 portes. La Polo 3 portes reste une citadine polyvalente au gabarit mesuré. Sa longueur de 3,97 m la situe entre la plus courte Fiesta et la plus longue Corsa, à 2 cm près. Les françaises sont, elles, plus longues, avec par exemple la Clio à 4,02 m ou la 207 à 4,03 m. Un gabarit qui l'aide en ville, la rendant assez maniable et facile à garer. Le volume de coffre est moyen. Avec 280 litres (et 952 sièges rabattus), il se situe entre la Clio (288 l) et la 207 (270 l). La Ford Fiesta fait mieux dans la catégorie, avec 295 l. Rien de vraiment notable donc, ce n'est pas à ce chapitre que la Polo se distingue de ses concurrentes. L'accessibilité aux places arrière n'est pas problématique, puisque les portes ont été rallongées, et que les dossiers des sièges avant s'inclinent assez bas. Par contre, on regrette que sur la finition de base Trendline l'assise ne coulisse pas vers l'avant lors de la manœuvre, ce qui rendra plus difficile l'installation sur la banquette si le (grand) conducteur a reculé beaucoup son siège. Cet équipement n'apparaît que sur le niveau de finition Confortline.

Une finition qui met tout le monde d'accord.

Essai  - Volkswagen Polo 3 portes : 2 en moins ne gâchent rien...

Dans sa volonté de copier sa grande sœur la Golf, la Polo a retenu, et c'est une chance, la belle qualité de fabrication de son aînée. En effet, si la version de base hérite d'une planche de bord en dur, dès le deuxième niveau de finition, elle adopte un revêtement moussé du plus bel effet (la Clio fonctionne sur le même principe). L'aspect des matériaux, leur toucher, les assemblages, tout concourt à laisser une grande sensation de qualité et de robustesse. Au détriment peut-être d'une certaine gaîté certes, mais c'est du sérieux, qui vieillira probablement très bien. Notre modèle d'essai en finition Sportline, faisait la part belle à l'équipement, avec en plus le système de navigation tactile en option, bien intégré et du plus bel effet. L'ESP est en série sur toutes les versions supérieures à 85 ch. (donc pas la nôtre…), comme la direction assistée, les vitres électriques, la fermeture centralisée à télécommande, les airbags frontaux et latéraux, les feux de jour… La finition intermédiaire Confortline ajoute entre autre le contrôle de la pression des pneus, la climatisation semi-automatique, la radio CD MP3, des tiroirs sous les sièges avant. Le dernier niveau de finition pour sa part ajoute par exemple la clim' automatique régulée, le détecteur de pluie, les jantes alliage, les radars de recul et les sièges sport…

Son terrain de jeu : la ville et plus si affinités.

La ville, la Polo s'y sent bien. Elle manque juste d'un peu de protections de carrosserie, pour faire face aux assauts de la jungle urbaine, que ce soit en 5 portes ou comme ici en 3 portes. Le petit bloc 3 cylindres 1.2 12v avec lequel nous avons roulé est disponible en deux niveaux de puissance : 60 ou 70 chevaux. C'est sa variante la plus "pêchue" qui nous a mené dans les rues de Düesseldorf. Ce qui frappe d'emblée c'est sa sympathique sonorité. A l'accélération et pendant les relances seulement, car à vitesse stabilisée, l'insonorisation est tout à fait convenable, sans atteindre celle de sa grande sœur la Golf, ou même celle d'une Clio. Les performances sont suffisantes en ville, et permettront même d'en sortir sans se faire peur. Merci au poids contenu, qui a même été abaissé de 24 kg par rapport à l'ancienne mouture. Toutefois, les 70 ch disponibles à 5 400 tours/min. (pour un couple de 112 Nm à 3 000 tours) n'en font pas une autoroutière à part entière. Pour cela il faudra se tourner vers le 1.4 de 85 ch. ou vers le 1.2 TSI de 105 ch., bien plus à l'aise. La commande de boîte est bien guidée, un peu sonore, et les deux derniers rapports tirent un peu long. Cela qui permet entre autre de limiter la consommation. VW annonce un mixte optimiste de 5,5 litre/100 km. Les rejets de CO2 (128 g/km) rendent cette motorisation éligible à un bonus de 200 euros.

Essai  - Volkswagen Polo 3 portes : 2 en moins ne gâchent rien...

Un rapport prix/équipement dans la course.

Pour sa nouvelle génération de Polo, Volkswagen ne réitère pas les erreurs du passé, à savoir un tarif élitiste pour un équipement chiche. Nous l'avons vu, la nouvelle Polo est bien équipée, même en version de base et devient carrément intéressante à partir de la finition intermédiaire. Pour autant, les tarifs ne subissent aucune inflation, ce qui rend le rapport prix/prestations tout à fait compétitif face aux concurrentes, aussi bien françaises qu'étrangères.

La gamme débute à 11 990 euros pour la 1.2 60 ch. Trendline, et culminera à environ 18 100 euros (tarif estimé) avec la 1.2 TSI 105 ch. Sportline.

Au final, une auto sérieuse, homogène, bien équipée, bien finie, bien motorisée, aux consommations maîtrisées, et qui permet en 3 portes d'économiser 600 euros par rapport à la 5 portes. Pas une auto parfaite non plus, un peu austère, mais qui représentera la vraie menace pour les Clio et 207 "de chez nous", également très compétitives.