Une Ferrari, ce sont avant tout des chiffres. Voici donc le principal, que nous vous livrerons en toutes lettres : une minute et vingt-trois secondes, soit le temps suffisant à Raffaele De Simone, pilote-essayeur maison, pour boucler un tour du circuit de Fiorano au volant de la nouvelle F12 berlinetta. L’histoire retiendra que l’auto gagne ici près de deux secondes sur la mythique Enzo (1’24"9), et encore une seconde pleine sur la redoutable 599 GTO qui détenait jusqu’ici le record pour les Ferrari de route. Pour atteindre un tel niveau de performances, le constructeur est reparti d’une page - presque - blanche.


Essai - Ferrari F12 berlinetta : phénoménale !
Essai - Ferrari F12 berlinetta : phénoménale !

En termes de style, cela nous donne un dessin signé Pininfarina dont l’élégance agressive le dispute à l’efficacité aérodynamique. Le long capot contraste avec la poupe râblée, tronquée, tandis que les flancs se caractérisent par un savant jeu de volumes dont l’origine se situe dans la partie avant. La F12 marque en effet les esprits par son Aero Bridge, constitué de deux pontons latéraux situés à l’aplomb du pare-brise, et qui ont pour fonction de canaliser l’air de chaque côté de l’auto. D’après Ferrari, le système a pour vertu d’augmenter la portance tout en réduisant la traînée. Quoi qu’il en soit, il témoigne d’une recherche aérodynamique extrême : à 200 km/h, un appui aérodynamique de 123 kg s’applique à la F12, en hausse de 76 % par rapport à la 599. Et sans recours à de spectaculaires appendices qui gâchent les plus beaux dessins. Car oui, la F12 est belle.

Essai - Ferrari F12 berlinetta : phénoménale !

Techniquement, le nouveau porte-drapeau de l’excellence italienne repose sur une plate-forme inédite et allégée (1 630 kilos tous pleins faits, contre 1 690 à la 599 GTB), ceci grâce à l’utilisation d’aluminium tant pour la carrosserie que le châssis, ce dernier voyant sa rigidité augmenter de 20 % malgré un poids en baisse de 50 kilos. Toujours au chapitre minceur, la F12 perd 4,7 cm en longueur, 2 en largeur, et 6,3 en hauteur par rapport à sa devancière. Le downsizing, toutefois, ne s’applique pas à la partie mécanique puisque le V12 atmosphérique à injection directe (200 bars) offre la même cylindrée que celui de la FF. Il s’en distingue toutefois sur plusieurs points (admission d’échappement, amélioration du remplissage, augmentation du rapport volumétrique…), ce qui lui permet de voir sa puissance grimper de 660 à 740 ch à 8 250 tr/mn, pour un rendement de 118 ch par litre. Le couple maximal s’établit à 690 Nm à 6 000 tr/mn, dont 80 % sont disponibles dès 2 500 tr/mn, au bénéfice de la souplesse de fonctionnement (sur laquelle nous reviendrons) et de l’agrément d’utilisation au quotidien. Un critère important pour la clientèle des modèles V12, la marque assurant que 20 % d’entre eux utilisent la voiture dans leur vie courante, ne se limitant pas à la sortie dominicale. Au passage, elle précise que cette catégorie d’acheteurs est fidèle, puisqu’il s’agit de renouvellement dans 60 % des cas. A vrai dire, après avoir goûté aux charmes de l’engin sur route et sur piste, on les comprend aisément.

Une erreur de note – Un mot sur les essais de Caradisiac

L’essai de la nouvelle Ferrari  F12 a été mis hors ligne quelques heures aujourd’hui suite à l’affichage de sa note dans l’article qui initialement était de 13.

Les commentaires ont fusé, étonnés pour les plus éduqués, agressifs pour le moins pour ceux qui voyaient là l’occasion de s’attaquer à Caradisiac.  Vous le savez, sur Caradisiac, tous les commentaires même négatifs sont laissés en ligne à condition qu’ils ne soient pas insultants. Dont acte : vos récriminations restent lisibles même si elles ne sont plus fondées car l’erreur d’affichage relative à la note est désormais corrigée. Le 13 fait place à un 18/20 qui correspond à la note que Pierre-Olivier Marie, le journaliste-essayeur, voulait mettre à cette auto extraordinaire.

Alors,  pourquoi cette erreur ? Nous allons vous l’expliquer. Parmi vous, certains nous ont affublés de tous les maux suite à cette erreur, rappelant au passage qu’à leurs yeux, nos essais ne valent pas grand-chose

Justement,  depuis la création de Caradisiac, et plus précisément encore ces derniers mois, nous avons mis un soin particulier à la rédaction des essais. Un peu d’histoire. A la création du site, en 2000, nous avons recruté François Chapus comme responsable des essais. François avait passé près de 20 ans au Moniteur Automobile. Les « pseudos spécialistes » savent, ou alors il faut qu’ils l’apprennent, comment on devait rédiger des essais pour le Moniteur. Aujourd’hui, François continue inlassablement son travail. Nous n’allons pas commenter ses essais. Que les grincheux en prennent connaissance, simplement. En toute objectivité, il est l’un des cinq meilleurs essayeurs en France. Ses papiers en attestent et s’il devait écrire pour un autre journal demain, nous maintiendrions cet avis.  A la suite de ce premier recrutement, nous avons recruté de petits « jeunes »  essayeurs. Qu’ils me pardonnent : ils le sont moins aujourd’hui, mais avec l’âge ils ont gagné en compétence. L'indispensable Olivier Pagès, rédacteur en chef adjoint, Alexandre Bataille et ses comparos hors-normes, Manuel Cailliot, ex-Auto Plus, Pierre Desjardins et ses conflits de générations, testent depuis des années tous les nouveaux modèles avec passion et compétence, Patrick Garcia et ses désormais célèbres virées.  Ils sont la colonne vertébrale des essais de Caradisiac.

Mais, comme vous, nous avons considéré que nous pouvions faire encore mieux. Alors, sous la conduite de cette équipe-pilier, nous avons souhaité travailler avec d’autres plumes, d’autres compétences et quelles compétences !! Encore une fois les meilleurs.  Lesquels ? Allez ! Listons !  Yves Maroselli, Moniteur Automobile, Magic Bob Séjourné, Auto Journal et d’autres medias, Thierry Soave, patron successif d’Auto Plus, de Sport Auto, Marc Schlicklin, patron successif de l’Auto Journal, d’Automobile Classiques,  et encore Thomas Riaud, Alain Bienvenu, Frédéric Guihal.  Vous voyez, quand ces essayeurs testent une auto pour Caradisiac, ils savent de quoi ils parlent.  Et pour les autos hyper sportives, il nous semble que l’ami Soheil Ayari a aussi quelques compétences. Alors, vous comprendrez  aisément ce que l’on pense de vos critiques injustifiées, même si nous considérons que nous devons encore progresser.  Ça me rappelle ce que disait Eric Bhat, mon rédac chef formateur d’Auto Plus : « Plus un singe est haut dans l’arbre, plus il montre son cul ». Il avait raison.

Revenons maintenant à notre erreur de notation.  Plutôt à celle de notre essayeur, Pierre-Olivier Marie. Qui est donc Pom ? Là encore, 10 ans à Auto Plus, rédacteur en, chef de Question Auto, pigiste pour Marianne, Optimum, Culte. Bref, une épée, comme disaient les anciens.  Une réputation qui a incité Ferrari à l’inviter à Maranello pour cet essai exceptionnel. Il s n’étaient que dix sur place dont le représentant de Caradisiac. Je ne vais pas vous perdre dans les méandres de notre système de publication. Mais pour bien manier notre back office et son système de notation , il faut en avoir l’habitude.  Ce qui n’était pas le cas de Pom. Et si erreur il y a, c’est au niveau de la relecture  de Caradisiac qu’il y a eu. Mea Culpa, donc.

Mais, nous l’affirmons. Si nos essais peuvent encore s’améliorer, non seulement, nous n’en avons pas honte, mais nous en sommes fiers. Et la plupart des internautes partagent notre avis. Vous êtes  huit millions à venir visiter Caradisiac chaque mois, dont les grincheux évoqués plus haut qui pourront après cette mise au point relire peut-être à regret,  si un éclair d’intelligence peut toutefois les éclairer – ce dont nous ne sommes pas sûrs – leurs commentaires acerbes qui sont toujours en ligne.

Claude Barreau – Rédacteur en chef