Nous avions laissé les acteurs du mélodrame en pleine crise de nerf après que Bernie Ecclestone soit une fois de plus suspecté de tentative de sécession avec la FIA. Gérant pour le compte de CVC Partners les droits commerciaux de la F1, Bernie Ecclestone avait semble-t-il l'assentiment d'une bonne partie du plateau pour laisser sourdre la rumeur de la naissance d'un championnat parallèle qui réunirait organisateurs, patrons de circuit, constructeurs autour de Bernie et qui mettrait de côté la FIA.

Cette rumeur paraissait crédible tant la volonté par beaucoup de voir Mosley partir était affichée publiquement. De plus, sachant que CVC et la Formula One Promotions and Administration de Bernie Ecclestone (oui, ce système imbriquant de multiples sociétés n'est pas clair !) détiennent les droits d'utilisation des noms GP2, mais aussi GP3 et GP1, il n'en fallait pas plus pour voir naître une série de compétitions, régie par un organisme autre que la FIA.

Mais ces derniers jours, Bernie calme le jeu et répète qu'il souhaite que les Accords Concorde qui régissent les relations entre la FIA, Bernie et la F1 soient prolongés. Après la guerre ouverte, l'heure du compromis est-elle arrivée ?

F1 & FIA : Ecclestone joue l'apaisement. Vraiment ?

Ecclestone a envoyé une lettre à tous les représentants des clubs composant le FIA affirmant que les promoteurs de la F1 et les team-constructeurs n'avaient qu'une seule envie : signer les accords Concorde tels qu'ils existent depuis 25 ans.

En fait, selon un accord passé avec la Commission Européenne, la répartition des rôles en F1 est coulé dans le bronze : la Fia aux règlements et Bernie et ses amis en promoteurs. Ceci expliquant peut être cela.

Et Mister E de relativiser les attaques récentes demandant à Mosley de partir de lui même :

"Il est maintenant clair qu'il n'y aura pas de changement à la présidence de la FIA. Certains constructeurs, certaines équipes en accord avec leurs sponsors ont dit qu'ils pensaient que Mosley devait partir à cause de la divulgation au grand jour de sa vie privé. C'est leur opinion, simplement leur opinion, en tant que personnes extérieures à la FIA et donc non habilitées à voter le 3 juin. Personnellement, Max a été un ami pendant 40 ans et j'espère qu'il l'est encore. Il a réalisé des choses importantes qui ont été bénéfiques à la FIA et il doit être apprécié pour ça."

F1 & FIA : Ecclestone joue l'apaisement. Vraiment ?

On nage donc en plein brouillard. À ce rythme, les retournements de veste vont faire péter les coutures (de mon cerveau) très rapidement.

En fait, il existe également des rumeurs qui prêtent à CVC Partners, l'intention de vendre ses parts dans la Formule 1 à News Corp de Ruppert Murdoch. Difficile de savoir si cela est vrai, comme tout le reste d'ailleurs. Cela laisse entrevoir toutefois d'autres tenants et aboutissants à toute cette affaire.

Pour le groupe de Murdoch, News Corp, posséder la gestion des droits commerciaux de la F1 les dispenserait logiquement de payer les droits de retransmission tout en continuant à en bénéficier. La plus-value serait alors énorme et les retombées décuplées puisqu'il pourrait alimenter toutes ses chaînes télé, satellites, internet ... d'images de F1 sans plus rien avoir à débourser, seulement à encaisser les retombées publicitaires.

Cette rumeur presqu'anodine prend tout son sens (sel?) lorsque l'on sait que News Corp de Ruppert Murdoch possède dans sa constellation de publications un magazine aujourd'hui connu dans le monde entier et baptisé News of the World !! Celui-là même qui a sorti la vidéo scandale de Mosley !

Pour contrebalancer ou accréditer cette vision quasi romanesque (mais cette affaire est un vrai roman !) sachez qu'il semble qu'une clause du contrat liant la FIA avec Bernie et ses amis au sujet de la gestion de la F1 donne le droit à la FIA de refuser un acheteur qui ne lui plairait pas. Et là, il faudrait savoir si, avant les "évènements", le groupe News Corp était, oui ou non, un groupe acceptable aux yeux de Mosley. Si ça n'était pas le cas, ça pourrait faire un alibi...

Tout ce qui précède n'est que rumeur puisqu'il est maintenant impensable qu'un des acteurs de cette affaire bordée d'avocat aux aguets commente avec franchise les bruits entendus ici ou là. Mais la réalité ayant depuis bien longtemps dépassé toutes les formes de fiction imaginable, nous ne sommes plus à une surprise près !