Alors que l'on pensait l'avenir du Grand-Prix de France scellé, avec une annonce à la clé ces jours-ci, voilà que Magny-Cours se réveille. Mercredi 25 janvier, une délégation tentera sa chance auprès du Premier Ministre. Les arguments avancés tiennent la route... que décideront nos autorités (et ce cher Bernie) ?

Non, il ne fallait pas enterrer le circuit de la Nièvre si vite ! Dans 10 jours, le président du conseil général de la Nièvre Patrice Joly, accompagné par le sénateur Gaëtan Gorce, ainsi que le président de la CCI de la Nièvre Jean-Pierre Rossignol et le patron du circuit Serge Sauliner, iront défendre leurs chances à Matignon.

Leurs arguments sont clairs, car selon Serge Saulnier, qui s'exprimait il y a quelques semaines:

"Le circuit de Magny-Cours est homologué "grade A" par la FIA, aucun travail d’aménagement n’est donc nécessaire : on pourrait accueillir la F1 demain. Magny-Cours est prêt à organiser le Grand Prix de France, à condition naturellement qu’un promoteur se manifeste. Nous possédons des statistiques très précises en matière de billetterie, puisque Magny-Cours a été le théâtre du Grand Prix depuis 1991 jusqu’en 2008 : avec les meilleures éditions à 65.000 spectateurs payants le dimanche, nous avons des chiffres très favorables par rapport au Castellet, où le Grand Prix n’a plus été mis sur pied depuis plus de vingt ans et dont on sait qu’il n’est plus adapté pour recevoir un public de masse, tant en ce qui concerne les tribunes, inexistantes, que les routes d’accès, très limitées.

Cela étant, les coûts d’organisation sont connus chez nous et le déficit de l’édition 2008 se chiffrait à près de 9 millions d’euros, finalement couvert par la Région quant la FFSA a jeté le gant. Au Ricard, le plan financier évalue les pertes d’exploitation de l’organisation d’un Grand Prix à 15 millions d’euros, sans tenir compte des inévitables travaux d’aménagement qu’il faudrait amortir sur plusieurs années et auxquels le propriétaire du circuit (l’ex-femme d’Ecclestone) ne souhaite pas participer… Voilà les données arithmétiques, en toute objectivité.

Il s’agit essentiellement d’une question de volonté politique. Le Grand Prix de France aurait un grand retentissement, il serait suivi par 500 millions de téléspectateurs dans le monde, et les retombées économiques pour la région sont énormes. Nous pouvons compter sur un environnement politique cohérent, avec une Région dirigée par des socialistes, tout comme le département de la Nièvre, sans oublier le Cher et l’Allier qui sont voisins de 10 km à peine et bien conscients de l’impact du Grand Prix, donc prêts à entrer dans un tour de table.

Il faudrait clairement compter sur des fonds publics pour boucler l’opération, ce qui est sans doute plus réaliste autour de Magny-Cours – un outil immédiatement opérationnel où des investissements publics importants ont déjà été amortis en partie – qu’au Castellet, où aucune collectivité territoriale (sans cohésion politique : le département et la ville de Toulon sont à droite, la région à gauche) n’est disposée à engager le moindre euro. Dans ce contexte, on voit mal comment le Grand Prix pourrait trouver refuge au Ricard...

Il semble toutefois qu’il s’agisse de l’option choisie par le groupe de travail mis en place par Matignon. J’en suis étonné, même s’il y a sans doute des raisons, comme la volonté de vouloir plaire à Ecclestone par exemple. Mais, à ma connaissance, Bernie serait prêt à remettre la France au calendrier dès l’instant où un promoteur couvrirait le prix du plateau, quel que soit le circuit."

Reste désormais à savoir quel poids notre Premier Ministre pourrait donner à ce projet, car finalement, qui va réellement décider de l'avenir du Grand-Prix de France et de son emplacement ? Espérons une bonne fois pour toutes que la raison saura l'emporter sur ce sujet qui ne manquera pas de faire débat dans les semaines à venir.

Source: ToileF1.