Renault a visé juste avec sa marque Dacia, qui produit ses autos pour l'Europe en Roumanie. Mais puisque Dacia connaît le succès, il est normal pour les ouvriers de demander leur part du gâteau et de voir leur salaire augmenter un peu plus. C'est justement pour cette raison que ces derniers se sont mis en grève le mois dernier, pendant une journée et demie. Ils demandent que leur rémunération actuelle de 3965 nouveaux Leu (900 €) soit augmentée de 25 %. Chez Renault et Dacia, on est forcément contre cette demande, le groupe français n'étant prêt à accorder qu'une hausse de seulement 9 %. Du coup, les ouvriers du site de Mioveni sont actuellement en négociation avec la direction locale de Dacia et menacent de se mettre en grève à nouveau pour inciter Dacia à considérer leur demande.


De son côté, Dacia joue sur la corde sensible de la délocalisation. Les dirigeants de Dacia annoncent que si une nouvelle grève est conduite, l'activité de l'usine pourrait être délocalisée au Maroc. En effet,, Dacia possède une usine toute neuve au Maghreb et sa capacité est de 400 000 véhicules par an. Pour le moment, le site est loin de sortir un tel nombre de véhicules, du coup, une délocalisation de l'ensemble des productions Dacia de Roumanie vers le Maroc est envisageable, techniquement parlant.


Rappelons enfin que le salaire moyen roumain est de 2100 nouveaux Leu, soit 478 €. Dacia est actuellement le premier exportateur du pays, alors autant dire que si l'activité de l'usine de Mioveni était délocalisée, ça serait un gros coup dur pour le pays.


Finalement, la main d’œuvre bon marché des pays de l'Est commence à évoluer et son niveau de vie augmente. L'affaire ne serait donc plus aussi intéressant qu'elle ne l'était dix ans auparavant pour les constructeurs européens occidentaux.