C’est ainsi. Dans les faits, Honda Motor a traduit cette situation en annonçant son intention de repousser de 60 à 65 ans l'âge de la retraite de ses salariés dans ses usines au Japon. Le but est de  tenter de retenir ses troupes plus longtemps dans un contexte de diminution de la main-d’œuvre.

Le troisième constructeur automobile japonais a donc annoncé que dans le cadre de ce projet, les salariés travaillant au-delà de 60 ans gagneraient environ 80% de leur salaire de base et bénéficieraient d'autres avantages. Mieux, Honda réembauche ses salariés âgés de plus de 60 ans à 50% de leur dernier salaire dans le cadre de contrats à court terme. Cependant, la mise en place de ce nouveau système, prévu d'ici mars 2017, sera effectif une fois obtenu le feu vert des syndicats.

Comme l’Allemagne, la population japonaise est vieillissante. Mais la comparaison s’arrête là. Pour le Japon, la solution ne passe pas par un accueil aux frontières. Les entreprises japonaises remanient plutôt leurs politiques dans la perspective d'une diminution d'environ un tiers à 87 millions de la population du pays en 2060, une déflation annoncée par l'Institut national de recherche japonais sur la population et la sécurité sociale. Le taux de mortalité est bien supérieur au taux de natalité.

La population en âge de travailler au Japon a atteint un pic au milieu des années 1990 et a constamment baissé depuis, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur. D'après les prévisions, la population active pourrait retomber à 44 millions en 2060, soit la moitié du pic atteint dans les années 1990.