A partir de vendredi, le rallye d'Antibes va prendre ses quartiers d'automne. Cette année, l'épreuve va se transformer en finale du championnat d'Europe des rallyes FIA par la grâce d'un Simon Jean-Joseph qui malgré un départ laborieux du à quelques pannes couteuses en points, a su revenir placer sa "petite" C2 S1600 au sommet du classement.

Le Championnat d'Europe n'est pas médiatisé et c'est un tort tant les épreuves très souvent typiques de régions historiquement vouées aux rallyes sont intéressantes. Par exemple, le Pologne est très similaire au rallye de Finlande et le dernier Elpa Rally en Grèce proposait une étape sur terre et une autre sur goudron, comme l'était l'ancien San Remo. Bref, cette discipline qui visite l'Europe jusque dans les pays de l'Est les plus lointains mériterait plus de visibilité.

Preuve du désintérêt des instances pour ce championnat, il est très difficile d'avoir un classement général juste ! Y'a pas qu'en F1 que la FIA claudique ! Bref, selon certains comptages, Simon possède 3 points d'avance ou de retard (!) sur son suivant Volkan Isik. La dernière course offrant 19 points, ils sont au moins 4 à avoir une chance pour le titre (Travaglia et Iliev sont les autres) .

Il était donc bon de venir prendre le pouls de Simon Jean-Joseph, le leader du championnat.

Précisons pour ceux qui n'auraient pas suivi que Simon Jean-Joseph et Jack Boyère que nous avions rencontré en début d'année courrent sur une Citroën C2 S1600 préparé par PH sport sous les bons auspices de Citroën Sport Compétition Client.

Avec leur "deux roues motrices" 1600 cc, ils affrontent toujours plus gros qu'eux. En face, les S2000 (4x4 2.0 litres de cylindrée) et les Top Gr N (4x4 2.0 litres qui dépassent les 280 ch) se promènent sur la terre même si Jean-Jo limite les dégats de façon souvent étonnante. C'est le talent d'équilibriste du Martiniquais associé à une auto bien préparée qui lui permettent d'être si bien placé en fin de championnat. A Antibes, Isik sera en Fiat Grande Punto S2000 et Travaglia en Mitsubishi Evo 9.

L'Antibes est un rallye sur goudron (en gros ce sont les spéciales du Monte Carlo) mais la météo prévoit quelques averses le samedi. De quoi rajouter un peu d'intensité et de stress chez les rouges de Citroën. Jean-Jo y a toujours cru mais il avoue quand même que tout ceci est assez "miraculeux" au regard de la concurrence mais aussi du programme monté "avec de gros bouts de chandelle" (il a fait quelques courses en C2R2 et n'était pas sûr de participer à l'intégralité du championnat).

Il est même catégorique : l'an prochain, un tel parcours sera quasiment impossible à rééditer car la S1600 sera bien trop juste face à des adversaires qui ne cessent de s'armer toujours mieux. Cela poussera-t'il Citroën à développer une S2000 ? Ce serait bien.

Pour l'instant, rien n'est moins sûr. Jean-Jo voit l'IRC prometteur mais encore fragile et de toutes façons, habitué qu'il est à la condition de rallyman français en recherche permanente de solutions pour courir, il refuse de se projeter plus loin que Jeudi, date du début du Rallye d'Antibes. Une victoire finale, si elle n'apporte pas un centime de plus à son budget, aura l'énorme mérite de satisfaire l'homme qui reste un redoutable compétiteur une fois le casque sur la tête. Ce serait alors un deuxième titre de champion d'Europe après celui acquis en 2004 sur la Clio.

C'est le tout le mal que je lui souhaite. Compte rendu en photo pour la fin du rallye.

Cf le site du rallye d'Antibes