Hunt superstar

Avant même la fin de la saison 1973, Hunt est devenu une superstar et Hesketh plus flamboyant que jamais éclabousse les paddocks d’un faste inouï. Les fêtes et les réceptions souvent raffinées, parfois du plus parfait mauvais goût ne lui font toutefois pas oublier la course. Toujours plus ambitieux, Hesketh veut sa propre F1 pour 1974 et en confie logiquement la réalisation à Postletwhaite. Simple, mais efficace et particulièrement soignée sur le plan aérodynamique, Hesketh 308 est tout de suite dans le coup. Hunt triomphe, hors championnat, à la Course des Champions et rafle de nombreuses places d’honneur en GP malgré quelques problèmes de fiabilité. La victoire viendra en 1975 à Zandvoort mais elle résonne comme le chant du cygne. La nouvelle Hesketh 308C, très élaborée au niveau aérodynamique, se révèle très difficile à mettre au point et Lord Hesketh se lasse. Il ne s’amuse plus autant et la course coûte vraiment cher quand on se refuse à faire appel aux sponsors. A la fin de 1975, Hesketh liquide son écurie. Si Hunt regrette cette épopée un peu folle, il n’a pas trop de soucis à se faire. Contacté par Lotus la discussion tourne court "Chapman considérait que piloter une Lotus était un honneur qui ne méritait pas de salaire" Lorsque Emerson Fittipaldi quitte à la surprise générale McLaren pour conduire la Copersucar construite par son frère, l’accord avec Hunt se fait alors très vite. En rejoignant cette équipe hyper professionnelle. Hunt sait qu’il aborde une étape décisive de sa carrière.

A 28 ans, il n’est plus seulement en F1 pour s’amuser ou faire les "unes" des tabloïds britanniques friands de ses frasques. S’il ne s’est pas acheté une bonne conduite, s’il n’est toujours pas question de se priver d’alcool, de cigarettes et encore moins de la compagnie des jolies filles, il s’est mentalement mis dans la peau d’un champion du monde. A l’aube de la saison 1976, il est l’outsider de charme face au champion du monde sortant, Niki Lauda. Son duel avec l’Autrichien tiendra toutes ses promesses et même davantage victoires suivies de déclassements pour Hunt, tensions internes chez Ferrari pour Lauda et un accident au Nürburgring qui faillit lui coûter la vie. Le titre se joua au Japon sous des trombes d’eau. Lauda écœuré s’arrête après deux tours mais Hunt chute en 6 e position après une crevaison. Il doit cependant terminer dans les quatre premiers pour être sacré. Dans la confusion, Hunt doublait des voitures sans savoir s’il gagnait des places ou passait des attardés. Quand il franchit la ligne, il était 3 e et champion du monde mais se croyait 5 e et battu Furieux contre Teddy Mayer qui ne l’avait pas informé pendant la course, il faillit lui décrocher un direct du droit quand celui-ci lui ouvrait les bras pour le féliciter !

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