L'assocation l'UFC-Que Choisir considère que le plan de développement des biocarburants en France est "aveugle et dispendieux". Depuis l'autorisation de la commercialisation des biocarburants le 1er janvier 2007, neuf pompes "vertes" ont été mises en service. D'ici 2008, la volonté du gouvernement est de mettre en place entre 500 et 600 pompes. Afin d'encourager ce développement, le gouvernement a annulé début janvier des taxes sur la partie éthanol (85% maximum) de l'E85 pour le rendre compétitif par rapport à l'essence. Son objectif : augmenter la part des biocarburants dans la consommation totale d'essence à 5,75% en 2008 et 7% en 2010 en France.

Pour l'UFC-Que Choisir, le plan français a "deux carences rédhibitoires" : "une forte incertitude scientifique" sur le rendement énergétique de certains biocarburants, précisément l'éthanol à base de céréales et un avantage fiscal "démesuré" accordé aux producteurs. Il est "fondamental" de porter l'"effort" sur les transports en commun, les moteurs économes et le fret ferroviaire. Le biodiesel ou le diester, fabriqué en France à partir de produits oléagineux, est "plus intéressant" que l'éthanol. L'association estime que l'éthanol français a peu d'intérêt pour le consommateur et pour l'environnement et prône l'importation de son concurrent brésilien, à base de canne à sucre, qui vaut 15 à 20 centimes de moins le litre de carburant. L'éthanol est calculé sur un baril à 30 dollars alors que celui-ci vaut aujourd'hui environ 56 dollars : "Le problème immédiat que pose ce mauvais ajustement est qu'il fournit une rente pour le producteur".

Les propositions de l'UFC-Que Choisir

L'UFC souhaite une division par deux de l'avantage fiscal sur les biocarburants et que la défiscalisation de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) soit modulée en faveur du biodiesel et à la défaveur de l'éthanol à base de céréales. Elle propose au gouvernement l'organisation d'une "conférence de consensus scientifique". Elle veut un rééquilibrage de la politique pétrolière en diminuant l'effort financier pour les producteurs de biocarburants et en investissant davantage sur les transports en commun ou les moteurs économes.