Ne vous y méprenez pas, si cette Mustang que vous voyez possède la même livrée que celle déjà essayée ici, elle n'a que le plumage d'identique...

Comme vous le savez, Carroll Shelby n'a pas perdu de sa vigueur quand il s'agit de muscler à l'extrême les Mustang de série ! La légendaire GT500 de 1968 a marqué son époque pour sa fougue incontrôlable... voyons ce qu'il en est près de 40 ans plus tard !

Extérieurement, l'ostentatoire est de mise...

Faisons simple : le Cobra a chassé le Mustang ! Jantes, capot moteur, freins, logos, malle arrière et j'en passe se sont fait salement piquer par le serpent venimeux, qui leur a injecté une bonne dose de stéroïdes ! Impossible de confondre cette Shelby avec une Ford Mustang GT, même la Police n'a pas osé nous approcher... ou ne nous a pas vus passer, mais on préfère la première hypothèse. Alors d'accord, cette Shelby semble avoir fait un peu de gonflette... mais est-ce justifié ?

Un moteur pas spécialement creux...

Là encore, comparons directement les caractéristiques des blocs de la Mustang GT avec la Shelby : D'un V8 4.6 atmosphérique de 300 chevaux, on passe à 5.4 et... 500 chevaux. On gagne tout simplement 60 Km/h en vitesse de pointe pour arriver à 300 Km/h, et le 0 à 100 est lui aussi beaucoup plus rapide, enfin quand on ne cire pas sur les 3 premiers rapports ! Malheureusement, la pluie survenue quelques heures avant notre essai nous a dissuadés de faire cet exercice. A vrai dire, elle nous a dissuadé de faire beaucoup de choses, au vu du tempérament démoniaque de l'engin et imprévisible sur le mouillé !

Quoi qu'il en soit, si dans la Mustang GT il fallait parfois rétrograder pour tomber dans la zone qui marche bien... c'est une manœuvre qui est inutile dans la Shelby ! Le couple presque deux fois plus élevé remplit toute la plage de puissance, on écrase l'accélérateur, ça décolle. Voilà le mode d'emploi, pour le moins sommaire ! Et le châssis alors ?

Même sans avoir cherché les limites de l'engin, il paraît évident qu'un gros travail a été porté sur la suspension, elle est plus ferme, mais aussi plus sécurisante. La Shelby plonge moins au freinage est donne l'impression d'être plus contrôlable, notamment avec un meilleur ressenti au niveau de la direction. Mais de toute façon, vouloir exploiter toutes les capacités de la GT500 sur route ouverte est plus que téméraire, c'est suicidaire ! Vous tireriez la queue d'un Cobra mortel, vous ? Bref, si la puissance est au rendez-vous, la Shelby reste utilisable au quotidien, sur ce point, elle semble être plus civilisée que sa grand-mère ! Les miracles de l'électronique...

Quel est le vrai plus de cette Shelby GT500 alors ?

Tout d'abord, le mythe. Avoir une voiture avec la signature de Carroll Shelby à bord a quelque chose d'unique. Ensuite, par rapport à la Mustang GT, c'est incontestablement le saut en avant au niveau des performances. Le compresseur ne fait vraiment pas dans la figuration, d'ailleurs il se fait très souvent entendre ! Malheureusement, avec un poids qui avoisine toujours les 1800 Kg, il est impensable d'en faire une ballerine des pistes, mais est-elle faite pour ça, avec son pont rigide ?

Qui l'achètera alors ?

Le vrai passionné, celui qui adore les Mustang depuis la première heure, et qui veut revivre l'expérience Shelby (et qui a 80 000 € à la banque pour ce modèle d'occasion!). Sur ce point, on ne peut qu'avouer que Shelby a frappé un grand coup, la Cobra exacerbe les qualités de la Mustang GT de série, tout en étant très difficile à maîtriser dans ses limites.

C'est à se demander ce qui a changé en 40 ans...

Encore une fois, un grand merci à American Car City pour le prêt de la GT500, qui on n'en doute pas, ne manquera pas de nous la prêter à nouveau pour les vidéos sur le sec..