Gilles Villeneuve n’avait aucun égard pour les mécaniques. Il les torturait sans relâche et sans remords. "Ils connaissent mon style de pilotage. Ils ont juste à construire des pièces plus résistantes" se défendait-il auprès de ses détracteurs. Au lieu de le réprimander, Enzo Ferrari qui soudain semblait avoir retrouvé sa jeunesse au contact du "piccolo canadese" lui donna raison dans ses mémoires : "Quand je l’ai comparé à Nuvolari, certains m’ont contredit. Pourtant, Gilles avec sa générosité et son courage, avec la "capacité destructive" qu’il avait quand il conduisait les voitures, nous a apporté autant que le grand Tazio. En torturant les demi arbres, les boîtes, les embrayages, il nous a appris ce qu’il fallait faire pour qu’un pilote puisse se défendre dans un moment imprévisible. Il était un champion de combativité, je l’aimais beaucoup". Un élan de tendresse peu commun de la part du vieil homme seul de Maranello. De la tendresse partagée par la majorité des gens de la course. En dépit de son agressivité sur la piste, Gilles Villeneuve était adoré par la plupart de ses pans souvent admiratifs de ses prouesses d’équilibriste. Ses relations avec ses équipiers chez Ferrari étaient tout aussi pacifiques et empruntes de confiance. En course pour le titre en 1979, Villeneuve respecta les consignes et facilita ainsi le sacre de Jody Scheckter. L’arrivée du bouillant Didier Pironi en 1981 le stimule et lui ouvre la porte à de nouveaux défis. Le Québécois et le Français vont s’entendre à merveille jusqu’au GP de Saint Marin en 1982. Sur la piste d’Imola, les deux Ferrari dominent outrageusement les débats. Privés d’adversaires en fin de parcours, les deux hommes se livrent un duel sans merci. Inquiets de la fougue des deux pilotes, les responsables du stand Ferrari passent des consignes de modération. Gilles alors en tête devant Didier pense que les positions sont figées et pense avoir gagné. Dans le dernier tour, ralenti par un moteur qui désamorce, Pironi le dépasse et enlève la victoire. Le regard noir, la mâchoire crispée. Villeneuve est fou furieux sur le podium. Il se sent trahi et il en veut à son équipe de ne pas avoir livré des consignes de course plus claires. Quinze jours plus tard, à Zolder, Gilles n’a toujours pas digéré son aigreur. Devancé aux essais par Pironi, il repart le couteau entre les dents pour une ultime tentative. Il veut faire mieux, il n’a que ça en tête quand il rencontre sur sa trajectoire la March de Jochen Mass qui rentre au ralenti. La Ferrari heurte le pneu arrière de la monoplace britannique, s’envole presque à la verticale avant de se désintégrer en de multiples cabrioles. Devant la violence du choc retransmise en direct sur les téléviseurs du circuit, tout le monde sait immédiatement que le funambule ne se relèvera pas pour saluer la foule et la rassurer…

Gilles Villeneuve, en bref

•Né le 18 janvier 1950 à Berthlérville (Québec).

•1969 : débuts en motoneige. Champion du Canada en 1973 et 1975, Champion du Monde en 1974.

•1973 : Champion du Québec de Formule Ford.

•1974 : débuts en Formule Atlantic (March).

•1975 : 5 e du championnat de Formule Atlantic.

•1976 : Champion de Formule Atlantic (10 courses/9 victoires), débuts en F2 au GP de Pau (March 762).

•1977 : Champion de Formule Atlantic, quelques courses en Canam sur une Wolf-Chevrolet ; débuts en F1 au GP de Grande Bretagne (McLaren M23) ; débuts chez Ferrari au GP du Canada.

•1978 : vainqueur du GP du Canada.

•1979 : 1 er des GP d’Afrique du Sud, de Long Beach et des USA.

•1981 : 1 er des GP de Monaco et d’Espagne.

•1982 : accident mortel aux essais du GP de Belgique, le 8 mai.

Gilles Villeneuve, en Bref

• Né le 18 janvier 1950 à Berthlérville (Québec).

• 1969 : débuts en motoneige. Champion du Canada en 1973 et 1975, Champion du Monde en 1974.

• 1973 : Champion du Québec de Formule Ford.

• 1974 : débuts en Formule Atlantic (March).

• 1975 : 5 e du championnat de Formule Atlantic.

• 1976 : Champion de Formule Atlantic (10 courses/9victoires) ; débuts en F2 au GP de Pau (March 762).

• 1977 : Champion de Formule Atlantic : quelques courses en Canam sur une Wolf-Chevrolet ; débuts en F1 au GP de Grande Bretagne (McLaren M23) ; débuts chez Ferrari au GP du Canada.

• 1978 : vainqueur du GP du Canada.

• 1979 : 1 er des GP d’Afrique du Sud, de Long Beach et des USA.

• 1981 : 1 er des GP de Monaco et d’Espagne.

• 1982 : accident mortel aux essais du GP de Belgique, le 8 mai.

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