Lancia et le sport

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Aux mains de pilotes privés, les Lancia Lambda puis Aprilia ont amassé de nombreux succès dans les épreuves routières avant la Seconde Guerre mondiale. Il faudra attendre 1951 pour voir une implication directe de la marque turinoise en compétition. Passionné de courses, Gianni Lancia accorde d’abord le soutien officiel de l’usine à des équipages privés engagés dans le Tour de Sicile. Les quatre Aurelia terminent aux quatre premières places. Les dès sont jetés. Après une seconde place aux Mille Miles, en 1951, puis une victoire à la Targa Florio, l’année suivante, il décide de passer à la catégorie Sport.

Il recrute Vittorio Jano, l’ingénieur qui créa les fameuses Alfa Romeo P2 et P3. Ce dernier réalise une barquette animée par un moteur V6 3.3 litres : la D 24. Pilotée notamment par Fangio, Ascari, Taruffi, la voiture règne sur les saisons 1953 et 1954 en s’imposant à la Targa Florio, aux Mille Miles et en enlevant les trois premières places de la Carrera Panamericana. Dans le même temps, Louis Chiron offre la première victoire de la marque au rallye de Monte Carlo en remportant l’édition 1954 avec une Aurelia. Après ces succès, Gianni Lancia vise la Formule 1.

La Lancia D 50 F1

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Conçue également par Vittorio Jano, la monoplace D50 est révolutionnaire, avec notamment ses réservoirs latéraux et sa boîte de vitesses arrière transversale. Animée par un moteur V8-2500 cm3 de 260 chevaux, elle aurait pu être une sérieuse menace pour les invincibles Mercedes. La mort d’Ascari puis les difficultés financières entravant sa mise au point ne lui permettront jamais de concrétiser ses ambitions. L’aventure Lancia en Grand Prix se termine en 1955. Les caisses sont vides et tout le matériel est cédé à Ferrari. Rebaptisée Lancia-Ferrari, la D 50 enlèvera cinq victoires en 1956 et permettra à Juan Manuel Fangio de remporter son quatrième titre mondial.

La Fulvia HF

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À l’origine, rien ne prédisposait ce petit coupé très chic à se tailler un tel palmarès en rallye. Débutant en 1965 par une victoire au rallye des Fleurs, le futur San Remo où il s’imposera encore trois fois, le coupé Fulvia va également triompher au RAC (1969/70), au Portugal (1968/70), en Corse (1967) et enfin au Monte Carlo en 1972. Cette même année, Sandro Munari sera champion d’Europe des pilotes et Lancia enlèvera le Challenge International des marques.

La Stratos

Belle certes, mais pas uniquement… la Stratos a réussi l’exploit d’enlever trois championnats du monde consécutifs (1974/75/76). Elle s’est pratiquement imposée sur tous les terrains : Monte Carlo (1975/76/77/79), Suède (1975), Portugal (1976), San Remo (1974/75/76/78/79), Corse (1974/75/76/79/81) et Tour de France Auto (1973).

Les Delta 4WD et "Integrale"

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Dans ses versions successives (HF 4WD, Integrale, 16 soupapes), la Delta a régné sans partage sur les rallyes en remportant six championnats du monde consécutifs (de 1987 à 1992) et permis les sacres de Juha Kankkunen (1987 et 91) et de Miki Biasion (1988/89).

Dans son impressionnant tableau de chasse figurent notamment 5 victoires au Monte Carlo (1987/88/89/90/92), 3 au Safari (1988/89/91), 4 au Portugal (1988/89/90/92), 5 à l’Acropole (1987/88/89/91/92), 5 en Argentine (aux mêmes dates), 4 aux 1000 Lacs (1987/88/91/92), 3 en Corse (1989/90/92), 3 au RAC (1987/88/91) et enfin 6 succès consécutifs au San Remo (de 1987 à 92).

Lancia et les circuits

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Nettement moins heureux en circuit qu’en rallye, Lancia remporta néanmoins deux championnats du monde d’endurance avec le coupé Beta Monte Carlo en 1980 et 1981. L’année suivante, Lancia récidiva en catégorie prototype avec une barquette LC1. La suite fut moins glorieuse en 1983 et 1984, où la version LC2 Groupe C fut régulièrement dominée par les Porsche 956/962.