Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait trouvé le coupable dans l'affaire de la crise automobile française. En effet, selon M. Montebourg, les Coréens seraient responsables de tous nos maux, et en attendant la réponse de la Commission européenne pour une mise en surveillance des importations coréennes, il semblerait qu'un autre constructeur soit mis en difficultés par le niveau de compétitivité de la concurrence. Après PSA, c'est Ford qui commence à compter ses lourdes pertes en Europe et constate les disparités des coûts du travail dans les différents pays européens.

Malgré tout, pour Ford, qui nous sert d'exemple, comme pour d'autres constructeurs automobiles généralistes, les importations ne sont pas la seule cause de la situation actuelle, comme le démontrait Patrick Garcia dans son article. Beaucoup d'analystes sont d'accord sur ce point : le coût du travail joue énormément dans les marges que peuvent faire les constructeurs. Hyundai, avec son usine de Nosovice, est clairement en position de force par rapport aux autres marques généralistes qui produisent dans les pays de l'Europe de l'Ouest. Pour preuve : le coût de la main d'œuvre pour produire une Focus dans l'usine allemande de Ford est de 480 €. Sa concurrente coréenne produite en République Tchèque, la Hyundai i30, ne demande que 207 euros de main d'œuvre pour être assemblée.

Au final, même si la vitesse de production chez Ford est quasiment deux fois plus élevée que chez Hyundai pour ces compactes, cela ne suffit pas à compenser l'écart du taux horaire des ouvriers, qui est quatre fois plus élevé en Allemagne (43,85 euros contre 10,62 euros dans l'usine de Hyundai en République Tchèque).

Même si ça n'est pas l'unique raison des mauvaises performances des marques généralistes, ces différences à elles seules suffisent à faire une différence notable sur le prix final de vente, qui est clairement le critère numéro un d'un client désireux d'acheter un véhicule neuf.