Un coup, on les enlève, un coup, on suspend le démontage et on réfléchit, un coup, on ne change rien et on continue de les retirer. Après que les députés UMP ont cru infléchir la position rigide du gouvernement, ils ont eu la grande surprise d'entendre François Baroin, le ministre du budget et porte-parole du gouvernement, leur expliquer aujourd'hui qu'ils n'avaient en fait rien compris.


« Je peux vous dire que dans les jours qui viennent, les panneaux continueront d’être démantelés. Certains parlementaires, certainement de bonne foi, ont compris qu’on remplacerait les panneaux avertisseurs par des radars pédagogiques. Il n’en est naturellement rien. Il y a des objectifs intangibles de réduction du nombre de morts, il y a eu un relâchement, ce relâchement n'est pas acceptable et la position du gouvernement est sans faiblesse et sans faille. Honnêtement, il y aurait quelque chose de curieux à supprimer un panneau pour le remplacer par un radar pédagogique plus cher et retrouver le radar répressif quelques centaines de mètres plus loin. Vous comprendrez aisément, même si on peut être dans une opposition farouche à l’action du gouvernement, qu’on ne va pas aussi loin dans l’absurdité. »


Ces messages contradictoires ne sont évidemment pas de nature à calmer les députés UMP dont la colère a grimpé d'un cran aujourd'hui. Yannick Favennec, député UMP de la Mayenne, a ainsi écrit sur son compte Twitter que « le gouvernement continue à nous prendre pour des cons » et déploré « l'incohérence totale de ce même gouvernement ». «  ca va finir par un printemps des députés » a-t'il ajouté pour terminer.


S'il est rassurant d'entendre que remplacer des panneaux indicateurs par des radars «pédagogiques » est une absurdité totale, on reste une nouvelle fois stupéfait de l'intolérance entêtée dont font preuve nos gouvernants dès lors qu'il s'agit de répression routière. Comme si le sujet ne méritait pas d'être discuté alors même que le constat qui les pousse à prendre ces mesures est très largement contestable.

Bref, le discours de sourds continue, illustré pas plus tard que cet après midi par notre interview d'une Chantal Perrichon à la rhétorique parfaitement huilée.

Via Europe1