Comment faire pour proposer des motorisations pleines de couple et puissantes sans pour autant consommer autant qu'un berline américaine full-size des années 50 ? C'est là tout le problème auquel doivent faire face les constructeurs européens qui ont le vent en poupe aux Etats-Unis. Et la première réponse qui leur est venue est bien entendu le moteur diesel.


Actuellement aux Etats-Unis, les prix à la pompe grimpent et inquiètent la population. On ne va pas aller jusqu'à les plaindre, eux qui ont encore le gallon aux prix moyen de 3,6 dollars (soit le litre à 74 centimes d'euros...), mais cette montée est un petit signe d'alarme qui pousse les acheteurs à changer leurs habitudes, et plus particulièrement les Californiens qui ont les prix les plus élevés aux Etats-Unis.


Du coup, entre les prix qui vont en montant et les normes antipollution qui seront particulièrement strictes à partir de 2020, les marques automobiles s'adaptent. La plupart des constructeurs US ont développé leur propres solutions (désactivation d'une partie des cylindres sur les gros moteurs, downsizing, hybride), tandis que nos représentants européens ont une vision toute autre. Pour ne pas sacrifier des critères chers aux Américains (couple, puissance), ils ont choisi d'utiliser une mécanique bien connue par chez nous, le diesel.


BMW et le groupe Volkswagen sont les plus gros porteurs du diesel aux Etats-Unis. Vous l'avez vu récemment sur Caradisiac, Audi va désormais commercialiser pratiquement toute sa gamme avec au choix de l'essence et du diesel aux US, tandis que BMW s'active, en ayant notamment présenté la 328d, en ce moment même exposée sur le stand de la marque à New York. Toujours chez BMW, un X5 sur quatre est actuellement vendu en diesel aux Etats-Unis, et ce chiffre pourrait passer rapidement à un sur trois.


L'enjeu est très important pour les constructeurs sur place : il faudra que dès 2025, la moyenne de consommation des véhicules vendus par une marque (pondérée par le nombre de ventes, bien entendu) se situe en dessous de 88 km par gallon (soit 4,3 l/100 km). Un défi qui, pour le moment, n'est réalisable que par la vente massive de diesels et petits moteurs essence, en attendant une démocratisation des hybrides et autres mécaniques.