Un automobiliste en mauvaise santé c’est un risque d’accident décuplé. Et d’après ce sondage, il y en a plus qu’on ne pense. Les problèmes de santé des conducteurs et la prise de médicaments sont des causes d'accident trop souvent ignorée. Un écueil d’autant plus grave que beaucoup d’usagers de la route reconnaissent une petite forme une fois lancés dans le flot de la circulation.   

Ainsi, deux automobilistes sur trois reconnaissent avoir eu un problème de santé en conduisant au cours des deux dernières années. 20% d'entre eux disent avoir eu ou évité de justesse un accident de la circulation suite à cet incident. Les principaux troubles ressentis sont pour la moitié d’entre eux la somnolence, tandis que 41% parlent de problèmes de concentration et 33% assurent avoir des problèmes de vision.

Sur ce dernier point, 22% des personnes interrogées disent avoir des difficultés à conduire en raison de l'altération de l'appréciation des distances. 20% parlent aussi de palpitations et 19% évoquent des tremblements ou des engourdissements.

Concernant les causes qui produisent ces effets, 77% des sondés avancent le manque de sommeil alors que 54% des automobilistes mettent aussi en avant le stress. Pour 16% d'entre eux, ces signes sont liés à un problème de santé non encore traité et 12% associent ces malaises à la prise en charge de médicaments.

Des résultats qui remettent sur la place publique le tabou du suivi médical des conducteurs. Et ce d’autant plus que médical que 68% d‘entre eux avouent n'avoir jamais évoqué ces difficultés avec un professionnel de la santé. On rappellera que dans un rapport qui fait débat, l'Inspection générale de l'administration (IGA), regrettait un certain relâchement de la part de l'État et notamment le manque de collaboration entre les différents ministères en matière de sécurité routière. Un manque de volonté politique mentionné à l’aune d’une recommandation sur une meilleure mobilisation de la part des ministères de l'Environnement et de la Santé. Une remarque restée lettre morte.

Manuel Valls  a annoncé la tenue "à la sortie de l'été" d'un comité interministériel de sécurité routière (CISR). Une première depuis mai 2011.