Le Royaume-Uni vient de réaliser une très belle opération pour se positionner à la tête des pays européens producteurs de voitures écologiques : Ford va y développer sa prochaine génération de véhicules plus propres tandis que Nissan y assemblera sa Leaf électrique.

A moins de deux mois des élections législatives britanniques, le gouvernement travailliste a réalisé cette semaine un coup de maître lui assurant une longueur d’avance sur les conservateurs dans l'opinion publique, en parvenant à la fois à soutenir son industrie et ses emplois tout en ne négligeant pas pour autant le thème de l’écologie.

En effet, après la garantie de crédit à hauteur de 300 millions d’euros offerte à General Motors pour que le groupe américain conserve sur le territoire son activité industrielle représentée par Vauxhall, l’Etat britannique vient de remettre la main à la poche pour s’attirer aussi les faveurs de Ford et de Nissan.

Ainsi, de la même façon que son frère ennemi GM, Ford recevra une enveloppe de 400 millions d’euros faisant suite au prêt de 500 millions d’euros de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), des promesses qui ont incité le constructeur à l’ovale à annoncer l’investissement de 1,67 milliard d’euros sur 5 ans dans le développement de technologies propres, tant véhicules que moteurs, dans ses quatre sites britanniques. Comme l’a annoncé Peter Mandelson, ministre aux entreprises : « Dans l'industrie automobile, Ford a un rôle important à jouer dans l'objectif du Royaume-Uni d'être un des principaux fabricants de véhicules à faible intensité carbone ». Mais outre l’aspect écologique, cela permettra aussi la préservation de 2 800 emplois.

Une double qualité qu’on retrouve aussi chez Nissan, puisque le constructeur japonais a lui aussi annoncé cette semaine avoir choisi l’usine de Sunderland pour y assembler à partir de 2013 la Leaf, son nouveau véhicule électrique, une production parallèle à celle de la Juke qui s’établira à 50 000 unités. Pour cela, Nissan devra investir 468 millions d’euros, mais pourra compter sur une aide du gouvernement britannique de 23 millions d’euros et d’un plan de financement pouvant aller jusqu’à 220 millions d’euros de la part de la BEI. Une opération qui permettra une fois encore de sauvegarder 2250 emplois et à Peter Mandes de jubiler : « Le secteur automobile est d'une importance cruciale au Royaume-Uni. Il soutient la recherche et développement, l'innovation technologique, les savoirs et une chaîne de fournisseurs en appui d'un secteur manufacturier plus large. Cette annonce de Nissan, avec le soutien du gouvernement, montre qu'en travaillant ensemble nous pouvons atteindre notre but de faire de la Grande-Bretagne un leader mondial des véhicules à très faibles émissions en carbone ».