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Un simple accident de Jafar Panahi : une virée dans la camionnette de la colère et de la rédemption

Dans Loisirs / Cinéma

Michel Holtz

Le film iranien, Palme d’or du dernier Festival de Cannes est un huis presque clos dans une vieille camionnette. À bord, des victimes d’un tortionnaire qui pourrait bien être l’homme ligoté dans le coffre de l'engin. Un long-métrage loin d’être intimiste et qui dépasse largement le cadre de la lutte contre le régime des mollahs.

Un simple accident de Jafar Panahi : une virée dans la camionnette de la colère et de la rédemption
Quand un Nissan Urvan essoré devient l'un des personnages de la Palme d'Or de Cannes.

On l’avoue : on ne s’est pas précipité pour voir ce Simple accident de l’Iranien Jafar Panahi dès sa sortie il y a un mois déjà. Un réalisateur emprisonné dans son pays, libéré et exilé depuis, qui tourne, clandestinement un film dénonçant l’Iran des mollahs mérite évidemment un hommage. En l’occurrence, il s’est vu attribuer la Palme d’or au dernier Festival de Cannes.

Est-ce pour autant un grand film, au sens purement cinématographique du terme ? La réponse est cent fois oui. Et l’on ne regrette pas de s’être laissé entraîner, par préservation de l’harmonie conjugale et par conscience professionnelle, puisque l’automobile a une énorme importance dans ce film comme dans tous ceux que le cinéaste tourne à la dérobée, par crainte des autorités, comme Taxi Téhéran.

Point de taxi dans celui-ci, mais un utilitaire délabré, celui de Vahid, garagiste de son état, amené à dépanner un type qu’il reconnaît immédiatement comme étant l’un de ses tortionnaires dans la geôle ou il a été embastillé pour des raisons politiques. Alors Vahid va le kidnapper et l’enfermer dans le coffre de son utilitaire, un Nissan Urvan, star des rues iranienne. Mais est-ce vraiment lui son tortionnaire ? Vahid doute, alors il va faire le tour de Téhéran pour exhiber son prisonnier devant d’autres victimes comme lui : un jeune couple sur le point de se marier, une photographe et un ouvrier archi révolté.

Un simple accident de Jafar Panahi : une virée dans la camionnette de la colère et de la rédemptionUne galerie de personnages doit décider du sort de leur prisonnier, comme lui a pu décider du leur.

Ce petit monde est bringuebalé lui aussi dans la camionnette et discute, s’engueule et se rabiboche, assis sur le coffre ou la Guibole, puisque c'est ainsi qu’ils avaient surnommé leur geôlier boiteux, est enfermé. Est-ce bien la Guibole, n’est ce pas lui ? Ils doutent, se persuadent et re-doutent encore dans la circulation iranienne, dans les faubourgs de la ville et devant la maternité ou ils vont accompagner, par bonté d’âme, la femme du tortionnaire sur le point d’accoucher.

Un film qui ne s'adresse pas qu'aux Iraniens

Ils poursuivent leur route plus loin encore, dans cette camionnette qui est plus qu’un van déglingué : un univers qui s’ouvre sur la vengeance, le pardon, le doute, l’humanité et la justice. Un univers ou tout se mêle et se contredit parfois. C’est drôle, foutraque et terrible à la fois, servi par une mise en scène au cordeau, des images à tomber malgré des moyens très légers, des comédiens étonnants et des dialogues détonants.

Surtout, ce Simple accident dépasse largement les frontières de l’Iran, car il touche et concerne chacun. Comment Jafar Panahi a-t-il réussi à tourner ce film universel dans la clandestinité ? Il a un secret qui transforme les galères en chefs-d’œuvre : le talent.

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