« A Detroit, en 1805, ai-je écrit (…) », ainsi débute le deuxième « chapitre » de la première partie d’un roman où les Etats-Unis tiennent bonne place. Le narrateur a en effet décidé d’écrire un roman américain. « Il fut très vite clair que beaucoup de choses se passeraient à Detroit, Michigan, au volant d’une vieille Dodge, sur les rives des grands lacs ». Le livre tient toutes ses promesses puisque des autos il en est énormément question. Dodge, Chrysler… toutes les marques américaines y passent même si l’auteur semble tout de même avoir quelque marque de prédilection.


Roman sur la littérature et roman sur les romans américains, La disparition de Jim Sullivan est donc aussi un livre sur cette ville notamment emblématique de la culture automobile puisque l’auteur s’est manifestement bien documenté ou que le narrateur est au fait de la ville de Detroit et de son histoire. Lisons donc : « Il faut dire, depuis qu’un certain Cadillac a planté son drapeau sur Griswold Street en 1701, depuis qu’un certain Pontiac a voulu reprendre la ville en 1763, depuis qu’un certain Ford s’est installé à son tour en 1896, la ville a connu les temps prophétiques annoncés par le pasteur et la fumée nouvelle des automobiles, mais elle semble en partie retournée aux cendres qui hantaient sa naissance, partout où la vie enfuie laisse apparaître ce même abandon qu’on peut voir sur mille photos qui circulent sur Internet : un piano détruit dans une salle poussiéreuse, un Caddie rouillé dans un centre commercial, un numéro du Times dans une chambre dévastée, un lustre de cristal écrasé sur le sol, un lit d’hôpital surmonté de gravats. »


Tout passionné d'automobile pourrait s'intéresser au dernier roman de Tanguy Viel.


(Minuit chicanes) "A Detroit, en 1805, ai-je écrit, un gigantesque incendie arasa la ville"