Cardiologue, professeur de médecine à la faculté de Toulouse, maire de Lourdes, député, ministre délégué à la Santé et ministre de la Culture, Philippe Douste-Blazy a multiplié les casquettes. Grâce à sa victoire lors des dernières municipales, il est devenu le nouveau maire de Toulouse. Successeur de Dominique Baudis dans la Ville Rose, Philippe Douste-Blazy cache, sous ses habits d'homme public, une passion dévorante pour l'automobile.

Caradisiac : Quelle a été votre première voiture ?

Philippe Douste-Blazy : Je m’en rappelle très bien, il s'agissait d'une R4 à 3 vitesses. C'était donc une des premières, et comme je trouvais qu'elle n'était pas assez performante, on l'avait un peu modifiée afin de gagner quelques chevaux.

Caradisiac : Quelle est votre voiture actuelle ?

Philippe Douste-Blazy : Cela tombe bien que vous parliez de cela car je viens juste de me séparer de ma Peugeot 106, pour prendre une Smart.

Caradisiac : Pourquoi votre choix s'est-il arrêté sur une Smart ?

Philippe Douste-Blazy : C'est la voiture rêvée pour la ville. Elle se gare dans le moindre trou de souris et en plus, elle a un rayon de braquage formidable. Ajoutez à cela une visibilité superbe, et vous obtenez la voiture qui correspond le mieux aux besoins de l'automobiliste qui habite en ville. En plus, cela tombe bien, car à la mairie de Toulouse, nous allons également avoir des Smart comme voitures de fonction. Quand je vous dis que c'est vraiment une voiture formidable !

Caradisiac : Justement, quand vous achetez une voiture, que regardez-vous ?

Philippe Douste-Blazy : Pour moi, il y a une chose qui est essentielle, c'est le moteur. Le reste est moins déterminant.

Caradisiac : Y a-t-il une voiture qui vous fait rêver ?

Philippe Douste-Blazy : Oui, sans hésitation, la dernière BMW M3. C'est une voiture de taille moyenne, qui fait, il me semble, 24,5 secondes au mille mètres départ arrêté. C'est remarquable ! Son rapport poids-puissance est étonnant et je ne vous parle même pas du rapport prix-performances, qui est, selon moi, l'un des meilleurs du marché.

Caradisiac : Si vous n'aviez pas fait de la médecine et de la politique, vous auriez pu être pilote, n'est-ce pas ?

Philippe Douste-Blazy : Oui, c'est exact. Je suis même allé en finale du volant Elf. J'ai fait de la formule Renault et des rallyes, dont le fameux Rallye de Monte-Carlo, en 1977, avec une Opel Kadett 1,9 l GTE. Mon entrée à l'internat de médecine a mis fin à mes acrobaties routières, mais je ne regrette rien car, dans la vie, il faut faire des choix.

Caradisiac : D'où vous vient cette passion ?

Philippe Douste-Blazy : Franchement, je ne sais pas, car personne dans ma famille n'était vraiment passionné d'auto. J'ai donc développé cette passion tout seul. Quand j'étais jeune, j'allais assister au Grand Prix de Pau et j'ai eu l'occasion de voir courir Jim Clark, Jack Brabham et Graham Hill. Je n'oublierai jamais ces moments et j'ai même retrouvé de vieilles photos, il n'y a pas si longtemps. Après, en tant que coureur, j'ai énormément fréquenté le circuit Paul Armagnac, de Nogaro, dans le Gers.

Caradisiac : Quelle a été votre plus grosse galère ?

Philippe Douste-Blazy : Il y en a eu deux, et elles se sont produites en compétition. La première a eu lieu en 1973 ou 74 au rallye Bayonne-Côte basque. On avait monté un moteur 1600 Gordini de 170 chevaux sur un buggy Buffalo de 600 kilos, c'était de la folie. Malheureusement, la boîte de vitesse n'a pas résisté et elle a cédé dès la première spéciale… on a dû abandonner. La seconde est encore pire, car nous avons dû renoncer à quelques mètres de l'arrivée dans le mythique col du Turini, lors du Rallye de Monte-Carlo, à cause d'une Durit. Je peux vous dire que je me souviens très précisément de ces deux moments, car cela fait vraiment mal d'abandonner.

Caradisiac : Votre plus beau souvenir ?

Philippe Douste-Blazy : Mon plus beau souvenir remonte également au Rallye de Monte-Carlo, lorsque j'ai réalisé deux scratches devant Jean Ragnotti. C'était vraiment super…

Caradisiac : Quel type de conducteur êtes-vous ?

Philippe Douste-Blazy : Je reconnais que j'aime bien rouler vite, mais en général, j'essaie de respecter le code de la route. Pour faire de la vitesse pure, je préfère aller sur un circuit.

Caradisiac : Sur le plan politique, avez-vous prévu des mesures particulières concernant l'automobile pour Toulouse ?

Philippe Douste-Blazy : Oui, je prévois de mettre en place une deuxième ligne de métro et de développer les transports en commun car il faut désengorger les centres-villes.

Caradisiac : Le Sud est réputé pour son rugby, ses fêtes et pour ses excès en matière d'alcool. En tant que médecin, êtes-vous pour le taux 0 en matière d'alcoolémie ?

Philippe Douste-Blazy : Le taux 0 est très difficile à faire appliquer ; en revanche, je pense qu'il faut mettre en place des navettes gratuites pour rejoindre les boîtes de nuit. Si tous les jeunes qui sortent prennent ces navettes le samedi soir, il y aura à coup sûr moins de morts !

Caradisiac : Que faut-il faire pour diminuer le nombre de tués sur les routes de France

Philippe Douste-Blazy : C'est tout simple, il faut continuer à équiper le pays d'autoroutes. Ce ne sont pas les routes les moins meurtrières par hasard !

Caradisiac : Enfin, avez-vous un coup de gueule ?

Philippe Douste-Blazy : Oui. Je ne suis pas du tout d'accord avec la loi Gayssot ! C'est stupide de mettre quelqu'un en prison pour un excès de vitesse, même important. C'est une loi excessive car le pénal n'est pas la solution. Une personne qui vole une voiture, par exemple, doit aller en prison, mais pas un conducteur, c'est vraiment ridicule ! Il faut donc revoir au plus vite cette loi.

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