Vous savez que le Groupe français Bolloré, spécialisé dans le secteur de l'industrie, le transport et les médias, s'est associé avec le Groupe italien Pininfarina (un sous-traitant de l’industrie automobile ayant une capacité de production de 60 000 voitures par an et travaillant avec Ferrari et Maserati) pour la production et la mise sur le marché d'une voiture 100 % électrique entièrement automatique (4 places), commercialisée sous la marque Pininfarina. Ils ont ainsi créé une filiale dont ils détiennent 50 % respectivement. Le montant total de l’investissement ? 150 millions d’euros (voir article).

Depuis début 2008, la presse italienne a rapporté que Bolloré souhaitait entrer dans le capital de Pininfarina. Mais Cédric Bolloré, directeur des activités industrielles du Groupe Bolloré, a démenti le 24 février 2008 ces informations : il a alors indiqué qu'il n'était "pas question de monter dans le capital de Pininfarina" et qu'il y avait eu "des rumeurs sans fondement". Pininfarina a également réfuté "catégoriquement" cette info le 8 janvier 2008, la considérant "privée de fondement". Vincent Bolloré a toutefois mis en avant : "Si demain matin les Pininfarina ont besoin qu'on entre, on le fera. On peut le faire s'il y a besoin."

Voici la dernière information en date : afin de faire face aux pertes importantes de son activité de production automobile (114,9 millions d'euros en 2007, 22 millions en 2006), Pininfarina a indiqué qu'il envisageait une hausse de son capital de 100 millions d'euros. Vincent Bolloré pourrait participer à cette recapitalisation : il a exprimé sa disponibilité. Ces pertes sont dues à des dépréciations d'actifs et de crédits pour environ 70 millions d'euros, à des retards de production ainsi qu'à des surcoûts lors des derniers exercices. Ses principaux clients : Fiat, Ford et Mitsubishi.

Afin de diminuer ses pertes, Pininfarina a instauré un plan industriel, concocté avec la collaboration du consultant Roland Berger : il comprend une démarche plus sélective pour l'activité de production (représentant aujourd'hui 80% de son chiffre d'affaires), le renforcement de l'activité de design auto, d'ingénierie et de son travail sur la voiture électrique. Le Groupe italien a précisé que la famille Pininfarina (actionnaire à 55%) prendrait part à la recapitalisation à hauteur de sa part ou ferait en sorte qu'elle soit souscrite et qu'il négociait aussi un rééchelonnement de sa dette bancaire : en 2007, sa valeur de la production a progressé de 13,9% à 670,4 millions d'euros, notamment grâce à la Ford Focus Coupé Cabriolet produite à pleine capacité. A suivre !

(Source et Photo : Pininfarina)